Pour cet article, tout commence avec un courriel parmi les dizaines reçues chaque jour à la rédaction.
« Nathalie Stefanos Bourrel a le plaisir de vous inviter à l’inauguration de la résidence Ambre, au cœur de la ville Lumière ».
Signé : Nathalie Stefanos Bourrel, CEO de GestInn Group.
La ville lumière ???
Nous avons l’habitude à la rédaction de ces invitations pour une inauguration, une première pierre, un dévoilement de projet. Les journalistes sont toujours cordialement invités, si cela peut faire une histoire dans la gazette locale, mais une fois arrivés, les plumitifs sont soit regardés de haut par tant de bonnes gens en costard cravate qui ont des choses très importantes à discuter ensemble loin des oreilles indiscrètes, soit accueillis avec une obséquiosité suspecte. Autant dire qu’à la rédaction de Chroniques, très peu pour nous d’être le Tintin de service.
N’ayant jamais entendu parler de GestInn, j’ai pensé que l’adresse de Chroniques avait été récupérée quelque part dans un fichier-presse quelconque ou par une agence de communication faisant le tour des popotes et que la personne à la manœuvre avait juste balancé l’invitation à tous les pique-assiette d’Ile-de-France comme un marin va à la pêche au chalut. Bref, le mail est allé direct à la poubelle.
Deux semaines plus tard, quelques jours avant l’évènement, un nouveau courriel. Adressé personnellement. Presque gentiment insistant. À nouveau signé de la CEO elle-même ! La CEO ???? Qu’est-ce que c’est que cette boutique ?
OK, vamonos ! C’est toujours l’occasion de voir un immeuble juste livré dans le XVe à Paris, l’architecte devrait être présent, il y aura un coup un boire, on verra bien. Et s’ils sont tous coincés dans leur costume et sans humour comme d’habitude – d’aucuns finissent par reconnaître leurs traiteurs – ce n’est pas le goulag non plus pour un journaliste d’architecture.
Arrivés là, amis lecteurs, vous vous doutez que les choses sont parties en vrille puisque me voilà à écrire à ce sujet. Toujours est-il que Tintin, à l’arrivée au pied de l’immeuble, il fait déjà noir, est dûment invité à rentrer par deux hôtesses bienveillantes. « Et ça se passe où », demande-t-il aux deux gracieuses ? « Où vous voulez, bienvenue », disent-elles avec le sourire.
Heu…
Il y a un ascenseur et un escalier dans une entrée accueillante. Des bruits de discussion semblent sortir de partout. Va pour l’escalier. C’est ainsi que s’est faite la visite, croisant dans la montée des inconnus avec un verre à la main – j’ai su alors que j’aurai mieux fait de prendre l’ascenseur et de redescendre – autant de personnages de tous âges déambulant, commentant, regardant avec attention les finitions pour certains, d’autres s’extasiant de la vue. Je ne reconnais personne mais c’est peut-être parce que tout le monde a le sourire. Pas un guide, pas un archi pour faire la visite pleine d’explications, pas une minette de la communication pour faire la lecture Wiki. Bienvenue où vous voulez !
Une visite décidément intrigante, chaque appartement différent, une œuvre d’art à chaque palier. Des prestations de qualité. Des balcons partout et une première terrasse au fil de l’ascension. Les voix se font plus nombreuses et sonores. Pour un journaliste, cela signifie que le buffet n’est pas loin.
Finalement, pour résumer l’histoire, en guise d’inauguration, il y avait plein de gens vraiment heureux d’être là, dont un traiteur rigolard. A l’issue du discours – touchant – de l’architecte, puis de celui – touchant – de l’entrepreneur de construction, puis encore celui de l’artiste – touchant ; ce n’est pas « un immeuble une œuvre », ni même le 1% artistique, c’est une œuvre, comme l’eau et le gaz, à tous les étages – puis enfin à l’issue du discours d’une étonnante intelligence et empathie de notre hôte, avec hommage à tous, … pour un Tintin blasé de s’apercevoir qu’il s’agit en effet d’une sorte de fête de famille tant elle respire le bonheur.
Quoi, une promoteur* heureuse qui ne se plaint de rien malgré les trois ans de procédure pour un projet de douze logements dans le XVe à Paris ? Quoi, un entrepreneur de la construction trop fier d’être là et du travail réalisé ? Quoi un architecte qui ne pleure pas sa mère et qui avoue avoir été payé son dû réglo ? Tintin dans la ‘Twilight Zone’ (quatrième dimension) ?
La soirée s’est finalement poursuivie ainsi, avec la maman, la sœur qui vit au Caire, les vieux copains, promoteurs eux-mêmes pour certains et pas avares d’histoires.
D’évidence, Tintin était arrivé dans une bonne maison. Pas un requin à l’horizon de la superbe terrasse en attique !
Hélas, même Alice au pays des merveilles doit bien finir par se réveiller. L’occasion de vérifier deux ou trois choses avec Gaëtan Engasser (aEa), l’architecte de la résidence justement.
Que dit-il ?
« Nathalie Bourrel est une promoteur* atypique, qui veut de la qualité. J’étais à une visite du chantier du TGI, un truc d’entreprises, il y avait là quelques architectes, quelques bureaux d’études, quelques maîtres d’ouvrage, quelques entreprises et elle. On sympathise au déjeuner. Je lui envoie mon book, elle me rappelle. Une sorte de coup de foudre professionnel », explique-t-il de sa rencontre avec sa future maître d’ouvrage.
« Dès le premier projet, dès la faisabilité puis l’esquisse, nous travaillons ensemble en confiance, un vrai partenariat. Elle est venue à toutes les réunions de chantier ! Elle aime faire les choses bien. C’est rare d’avoir un partenariat aussi sain », poursuit l’architecte. À croire que ni Tintin ni Alice ne sont encore vraiment réveillés….
« Aujourd’hui, quand un promoteur me contacte pour du logement à 1 600€/m² pour faire de la m…., j’évite. Avec elle, c’est un plaisir. Elle a même organisé un week-end de workshop pour faire avancer le projet. Elle nous a fait choisir ensemble un artiste pour les paliers. Elle prépare pour les acquéreurs un livret hyper pédagogique afin qu’ils sachent entretenir leur bâtiment », dit-il encore.
« Ce n’est pas une promoteur qui recherche la rentabilité. Elle gagne très bien sa vie en mettant de la qualité partout, c’est rare. Le seul delta qui reste aux promoteurs pour faire des marges, c’est la qualité ou non des matériaux et des prestations. Elle montre pourtant qu’il est possible de dégager des marges « raisonnables » avec de la pierre, du parquet, des balcons et des œuvres d’art pour lesquels elle n’avait nulle obligation », conclut-il.
À la suite de quoi Tintin, curieux, a repris contact avec GestInn, ne serait-ce que pour remercier Nathalie Bourrel-Stefanos, CEO, de cette soirée en quelque sorte enchantée.
Rendez-vous est pris chez GestInn, un bureau aveugle sur la rue de l’Eglise, dans le XVe arrondissement, à quelques pas de Ambre. À l’intérieur, deux postes de travail, une salle de réunion, peu de fioritures sinon un petit bar pour les invités, impromptus ou non, et, dans un coin, un attirail complet de chantier, au nom de Nathalie Bourrel et à ses mesures, offert par un gros constructeur. Pour tel ‘big boss’ de faire un tel geste, c’est que le respect lui suintait des pores. Sur les chantiers, Nathalie Bourrel y est tout le temps avec sa tenue qui impressionne.
À l’issue de cette rencontre, Tintin a pensé qu’il avait un bon portrait à écrire, à ranger parmi les portraits de celles et ceux qui font l’architecture – les architectes ne sont pas les seuls – et basta.
À relire ses notes cependant, à tenter de ne garder que l’essentiel, Tintin en avait encore beaucoup trop. Il a donc finalement décidé de se taire, quitte à être le Tintin de service.
Christophe Leray
*Une promoteur, ainsi que se définit Nathalie Bourrel-Stefanos
Pour découvrir la résidence plus en détails, lire notre communiqué : 12 logements de standing pour la résidence Ambre