Fin 2017, l’agence Brenac & Gonzalez a livré 161 logements à Romainville (Seine-Saint-Denis). Le projet de 10 790 m² (17,3 M€HT), articulé autour d’une césure volumétrique, se compose de volumes simples et se présente comme un îlot ouvert, aéré et généreux. Communiqué.
Le plan masse s’articule autour d’un processus de «césure» volumétrique guidé par l’histoire de ce quartier et par les ambitions de l’agence pour ce nouveau projet. Le «point plutôt que la ligne».
«La ‘césure’ volumétrique représente un des éléments fondamentaux de notre réflexion architecturale et urbaine», expliquent Olivier Brenac et Xavier Gonzalez.
A l’échelle de la ville, la fragmentation des volumes permet de conserver un alignement en continuité avec le contexte (rue de la République, rue Albert Giry, rue André Malraux, et mail Pizzoli), et de créer des échappées visuelles rendant la perception de l’îlot plus poreuse.
A l’échelle de l’îlot, la fragmentation volumétrique permet de traiter la question de la densité tout en générant des logements de qualité, pourvus de plusieurs orientations et de vis-à-vis limités. Les interruptions entre les différents volumes bâtis favorisent par ailleurs l’autonomie de chaque programme et de chaque édifice tout en conservant une communauté d’usage.
Ces échappées du regard neutralisent le sentiment d’enclavement au profit d’une richesse de cadrages et de vues lointaines, offertes aux habitants, aux passants et même aux îlots voisins.
Ce nouveau système envisage donc de répondre aux ambitions de porosités et de désenclavement développées par la ville sur l’ensemble du quartier Marcel Cachin, afin de sortir progressivement du traumatisme causé par les barres d’immeuble des années soixante.
La césure volumétrique est accentuée par l’alternance de trois typologies de bâtiment répartis avec attention en fonction du contexte avoisinant.
Le bâtiment en gradins
Ce bâtiment a une volumétrie protéiforme. Il possède deux émergences sur la rue de la République et des gradins vers le cœur d’îlot. Cette richesse volumétrique permet de dialoguer finement avec le contexte environnant. Côté rue, ce bâtiment s’élève en R+5, il possède une faille sur cinq niveaux ce qui permet d’offrir de larges balcons bénéficiant d’un ensoleillement de qualité plein sud.
Côté cœur d’îlot, la masse du bâtiment se dilue progressivement grâce à un jeu de terrasses en gradins pour venir constituer une échelle plus domestique et assurer la transition d’échelle.
Les plots et maisons de villes
Ces bâtiments sont composés de deux typologies de logements différentes. L’allotissement par plots de 18 mètres d’épaisseur s’impose comme la forme urbaine la plus avantageuse à bien des égards, elle permet d’allier à la fois une très grande compacité et un rendement de plan accru.
Les bâtiments ainsi organisés, garantissent à plus de 90% des logements, des doubles, voire des triples orientations. Ils sont ainsi mieux ensoleillés et mieux ventilés pour un confort de vie accru. De plus, l’utilisation du plot permet la mise en place d’unités de gestion à taille humaine avec un nombre limité d’appartements à l’étage.
A rez-de-chaussée, se développe une typologie de logements généreux semblables à des maisons de ville. Cette typologie atypique renoue avec le vocabulaire de l’habitat individuel. Chaque appartement est directement desservi depuis l’extérieur de plein pied à travers un jardin privatif.
L’accès aux maisons de ville par leurs jardins accessibles depuis la diagonale piétonne privée permet une réelle utilisation du cœur d’îlot, garantissant ainsi sa légitimité et sa durabilité.
L’association de ces deux typologies permet d’assurer une façade urbaine sur les rues Albert Giry et André Malraux de qualité, de dimensions aimables à l’échelle du quartier. Les claustras métalliques dits «mantille» génèrent un filtre d’intimité entre les logements et la rue. Ceux-ci permettent aussi de cacher d’éventuels remisages sur les balcons pour préserver une qualité visuelle depuis l’espace public.