ECDM Architectes (Emmanuel Combarel, Dominique Marrec) a livré début 2020 à Saint-Etienne (Loire) un ensemble immobilier de 35 000 m² SHON comprenant logements, bureaux, hôtels et commerces. Un volume sculpté, défini à partir de la relation à la ville. Communiqué.
Concourir à une nouvelle polarité
Située face à la gare de Saint-Etienne, en bordure de l’esplanade de France, l’opération constitue une articulation entre des quartiers et des horizons multiples, un point bas dans la topographie de Saint-Etienne se devant d’impulser un parcours privilégié vers le centre-ville.
Cette situation exceptionnelle combinée à la mise en oeuvre d’une mixité de programmes caractéristiques des centres urbains attractifs confère au projet un statut spécifique dans la construction de la ville.
Le projet s’inscrit dans une pensée contemporaine de la production de la ville qui induit la mise en oeuvre de rythmes, d’activités et usages multiples concourant à la réalisation d’un environnement moins linéaire, apte à évoluer, impulser, muter. L’enjeu est d’imbriquer la composante fortement tertiaire du quartier dans une dynamique urbaine plus complexe, faite d’assemblages et d’imbrications propres à la centralité de villes attractives et vivantes.
Ainsi le projet propose un aménagement ouvert, initiant des continuités et des filiations, mettant en relation des polarités et des panoramas, pour associer et connecter plaine et collines, ville basse et ville haute.
Composition topographique
« Dans un premier travail sur la consommation du territoire et son utilisation, nous avons élaboré un volume sculpté, défini à partir de la relation à une ville étendue et structurée par de multiples cadrages et découpages de l’horizon », explique ECDM.
Le volume initial se déforme, se scinde en trois volumes compacts, libérant des failles visuelles, une multiplicité de plans et volumes et deux axes minéraux. Le travail sur le volume, sur le modelé se décline ici de façon spécifique pour aboutir à la création d’une nouvelle topographie. C’est donc un aménagement réellement ouvert, parcourable et animé qui est proposé, un espace organisant des spécificités de programmes multiples, à même de dialoguer et de travailler entre eux et avec la ville pour mieux l’animer et la valoriser.
Les questions de la densité, de la masse, des vides et des pleins sont ici centrales, le grand paysage stéphanois ayant cette spécificité qui fait qu’ici plus qu’ailleurs, les vues et perspectives se prolongent, traversent, englobent.
C’est un travail sur l’extrusion qui permet de définir un coeur d’îlot parcourable, fédérateur, habité, qui participe pleinement de la topographie de la ville. C’est un espace de promenade ouvert sur le grand paysage et donné à voir depuis les alentours comme un modelé paysager en continuité du territoire.