La maison de thé est un lieu où les gens peuvent lire, se rencontrer tout en appréciant leur thé. Elle sert généralement également des dîners. Situé dans le district traditionnel des Hutongs de Beijing, ce projet de 450m² s’inscrit en un L de 450m² dans un site composé de cinq vieilles maisons traditionnelles et de quelques maisons temporaires en acier corrodé. Une habile et sensible composition signée de l’agence pékinoise ARCHSTUDIO (Han Wenqiang, Cong Xiao, Zhao Yang). Communiqué.
Avant d’être transformé en maison de thé, le bâtiment accueillait à des réunions d’entreprises avant d’être abandonné à cause du manque d’entretien. Le dessein du projet s’est appuyé sur le contexte historique et contemporain du site. La structure en bois et la taille des briques grises indiquait que l’aile nord était relativement vieille, datant d’avant la Dynastie des Qing (1644 – 1912). En revanche, la structure en bois déjà pourrissante des maisons est et ouest indiquait que ces maisons avaient été remodelées dans les années 70 et 80. Enfin, la structure en bois du côté sud de la maison devait être réparée.
La rénovation se devait d’être précise et de prendre en compte autant la valeur historique du bâtiment que sa valeur financière. Dans l’aile nord, il a fallu par exemple remplacer des briques très endommagées sans pour autant modifier son apparence historique et sans créer de dommages. A travers de la rénovation partielle du toit et du mur, l’aile sud a retrouvé son volume original. Les ailes est et ouest furent démolies puis reconstruites avec une structure en bois et un toit à deux pentes.
Le nouvel environnement exigeait un confort que l’architecture précédente ne pouvait fournir. Pour résister aux grands écarts de température, le bâtiment devait être fermé. En conséquence, Arch Studio a rationalisé la structure visible du bâtiment en un «couloir courbe» afin de créer une transition fluide entre le passé et le présent.
Dans des bâtiments chinois traditionnels, la galerie est un lieu qui se divise entre l’intérieur et l’extérieur. Sinueuse et changeante, elle s’éparpille aléatoirement. La galerie courbe de ce projet s’étend de l’extérieur vers l’intérieur des vieux bâtiments comme des branches d’arbre et floute les frontières entre les cours et les maisons ; les cours en paraissent ainsi moins étroites. Le grand contraste entre la galerie blanche, pure, transparente et légère et le vieux bâtiment, lourd et sombre, établit la communication entre nouveau et ancien. La galerie divise la cour originale en trois cours, donnant à chaque chambre de thé son propre extérieur et créant une transition entre public et privé.
Les murs de la galerie, semblables à des rideaux en verre, ressemblent à des écrans flottants au-dessus du sol, reflétant les bambous et les anciens bâtiments de la maison de thé, mixant les images de l’ancien et du nouveau. D’un point de vue structurel, la colonne en acier de la galerie a remplacé une partie des poteaux en bois pourrissant des bâtiments originaux, mêlant là encore le neuf et l’ancien.
La vieille ville est non seulement historiquement riche mais elle possède aussi une réalité complexe. Si sa valeur historique est une source de revenus, les usages possibles, quasi illimités, en son sein lui confère un motif artistique. La transformation du quartier laisse aux résidents la responsabilité de maintenir l’équilibre entre les valeurs historiques et artistiques. Il s’agit donc d’équilibrer les deux valeurs et ce projet se veut comme un catalyseur qui démontre la capacité d’utiliser l’histoire pour mettre en valeur un usage contemporain.
Traduction : A. L.