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Accueil > Editos > Ville de demain : Crédit Agricole Immobilier actionnaire de la startup nation

Ville de demain : Crédit Agricole Immobilier actionnaire de la startup nation

10 mai 2022

Ville de demain Crédit Agricole startups

Qui a besoin d’architectes, d’urbanistes et de paysagistes pour créer la ville de demain ? Certainement pas le Crédit Agricole et son écurie de startupers.

Le 25 avril 2022, Le Village by CA Paris, « accélérateur de startups qui accompagne les grands groupes/ETI vers le futur de leurs industries » fondé en 2014 par le Crédit Agricole, et Crédit Agricole Immobilier ont lancé leur premier appel à candidatures – intitulé ‘Immobilier de demain, Usages et Bas Carbone’ – « à destination des startups pour créer la ville de demain ». 

Créer la ville de demain ? Pas une rue, un îlot, un quartier, non la ville… Rien de moins ! Belle ambition. Notons cependant qu’il est paradoxal que Crédit Agricole Immobilier s’attache désormais à inventer la ville quand l’agriculture se meurt, polluée par l’industrie productiviste des gros clients, les petits étranglés par leurs dettes au… Crédit Agricole. Tout est-il si mort à la campagne qu’il faille chercher de nouveaux marchés en centre-ville ?

Comment s’y prend Crédit Agricole Immobilier pour créer la ville de demain ? Il en appelle aux startups entreprenantes du pays pardi, « startups de moins de 6 ans [ayant] dépassé la phase de POC (Proof Of Concept) et dont la solution pourrait être déployable immédiatement sur un projet de Crédit Agricole Immobilier ». Parce qu’évidemment, un projet immédiat de Crédit Agricole Immobilier, c’est la ville de demain !

Pour les heureux élus, à la clé : une dotation financière de 10 000 € HT pour le 1er, 6 000 € HT pour le 2nd et 4 000 € HT pour le 3ème au classement. Sans compter, cadeau, une journée de « coaching pitch » et « une soirée Pitch Party annonçant le podium au Village by CA Paris ». C’est dire si ce concours est richement doté et l’enjeu d’importance.

Ces startups de l’urbanité devront donc s’employer sur les thèmes de la « Mutabilité/Evolutivité », de la « Concertation avec les parties prenantes », de la « Mobilité » et de la « Santé/Bien-être » … On sent bien que chez les geeks du Crédit Agricole, il a fallu choisir parmi les lieux communs. La ville de demain est bien partie.

Tout cela évidemment à partir de données toujours plus nombreuses et envahissantes stockées dans des datacenters toujours plus grands, plus consommateurs d’énergie et plus envahissants. Et grâce à des satellites écologiques par milliers.

Un geek pense en termes d’algorithmes et est persuadé que des calculs sont capables de résoudre tous les problèmes. C’est sa qualité, et sa limite. Il revient au donneur d’ordre de poser la bonne question. Pourquoi par exemple, à la place de la novlangue habituelle, le Crédit Agricole n’imposerait-il pas à son concours ‘startups et ville de demain’, des thèmes audacieux ? Comme par exemple de justifier précisément ce que « chaque projet de capteurs pour surveiller le trafic, le bruit, la météo, la consommation d’énergie et même la collecte des ordures à la seconde près » apporte concrètement aux citoyens. Il y a bien des études environnementales avant la construction d’un bâtiment, il pourrait bien y avoir une évaluation indépendante de l’intérêt de telle nouvelle application, surtout en regard de son coût pour la collectivité.

Ou alors, sur un sujet aussi important que la ville de demain, sponsoriser la recherche d’un algorithme pour dénicher et dénoncer les approximations, voire mensonges, de la communication ‘corporate’ animée par la recherche toujours plus effrénée du profit. Voilà un projet qui serait utile à l’humanité. 

Il ne s’agit pas seulement en l’occurrence de protéger ses données personnelles et privées mais, tout comme les caméras en ville n’ont enrichi que les marchands de caméras tandis que les gens n’ont jamais eu aussi peur que depuis leur installation, les dispositifs de surveillance enrichissent les marchands de peur et industriels de la sécurité, ces derniers finissant, c’est inévitable, par pécher d’avidité. Même en Chine, un pays pourtant champion du monde, ils n’en sont pas revenus de la vitesse à laquelle la reconnaissance faciale est devenue obsolète !

Illustration dans la ville startup d’aujourd’hui qui doit servir de modèle. Je ne sais pas si vous avez pris le train récemment. Pour acheter votre billet numérique, il faut désormais fournir tout un tas d’informations, dont bien entendu numéro de téléphone et adresse email. Si bien que désormais, peu avant d’arriver à destination, vous recevez un texto de la SNCF vous enjoignant de ne rien oublier dans le train, ceci venant après le même message vocal du conducteur. Quelques minutes plus tard, au moment d’entrer en gare, un autre texto de la SNCF vous informe que vous entrez en gare et espère que vous avez fait un bon voyage. Le temps d’arriver au bureau, un nouveau mail de la SNCF pour vous demander ce que vous en pensez de votre voyage entre Paris et Amiens ! Le tout allant directement à la poubelle numérique.

Il en a fallu de l’intelligence de startuper pour nous simplifier la vie à ce point. Puis, à combien ils s’y sont mis, et combien de temps ça leur a pris, pour rédiger le texto de bienvenue ? Et combien de temps il a fallu à combien de personnes pour valider le dit texto – c’est après tout de l’image de la SNCF qu’il s’agit – avant d’être envoyé par millions tous les jours à tous les passagers, ce qui évidemment ne coûte rien ? L’Etat va-t-il lui financer bientôt ses propres satellites à la SNCF ?

Ce doit être cela la ville intelligente dont on nous bassine. Je crains plutôt que dans le prix de mon billet toujours plus cher, je paye le startuper imbécile qui a convaincu un imbécile à la SNCF qu’il faut envoyer des millions de textos par jour à tous ces petits enfants qui prennent le train et qui ne savent même plus quand ils entrent en gare. Et lui, le startuper impécunieux de l’argent des autres, non seulement il gagne très bien sa vie mais il est persuadé en plus d’œuvrer pour la ville de demain et le bonheur de tous.

Comme en témoigne pourtant le fiasco à Toronto,* qui a encore envie aujourd’hui de lancer à appel à candidatures à des startups pour penser la ville de demain sinon le génie opportuniste qui imagine que son plan ne sera pas sans faire plaisir au président nouvellement réélu de la startup nation ?

Surtout, quelle idée Crédit Agricole Immobilier se fait-il de la ville de demain qu’il n’invite ni architecte ni urbaniste ni même des services techniques de communes intéressées pour l’imaginer avec lui ? Le promoteur aurait pu augmenter les bourses et imposer la présence d’un architecte, d’un urbaniste et/ou d’un paysagiste dans les équipes des startups. Je suis certain qu’à l’issue de la compétition, les startupers seraient moins sots qu’ils ne l’étaient en commençant. Et, en travail d’équipe, qui sait…

Sinon, je suis sûr que des algorithmes sont capables de démontrer l’efficacité de lignes de bâtiments tirées droit jusqu’à l’horizon comme autant de rangs d’oignons et qu’un startuper aura l’idée d’imaginer, après les toilettes intelligentes du bâtiment intelligent, les égouts intelligents qui proposeront une méthode de recyclage de la fourrure de rat.

Comment mettre en algorithmes la beauté, l’émotion et résoudre l’équation de ces lieux sans attraits particuliers mais où l’on se sent bien et de ces autres, surdessinés et ayant coûté cher, qui n’intéressent même pas les pigeons ?

Tiens, à propos de pigeons, un algorithme pour contrôler la procréation de ces volatiles afin de la limiter à 1,9 pigeonneaux par famille, voilà qui serait utile à la ville de demain, les pigeons auront ainsi dans vingt ans disparu sans violence. Nos petits-enfants ne sauront même plus épeler le mot.

Maintenant si, en effet, un startuper plus agile intellectuellement que les autres imagine un système pour dépolluer l’air de la ville d’aujourd’hui, je suis preneur, mais il est plus facile de fliquer son voisin que de lui sauver la vie. D’ailleurs, après 100 ans de Crédit Agricole, l’état de notre agriculture productiviste championne du monde fait plaisir à voir, comme la qualité de nos sols. Tiens une autre idée, comment faire pour que les humains habitants ces villes du futur ne soient pas empoisonnés de la naissance à la mort par les pesticides et la chimie au point de rendre toute une population stérile ? Voilà un algorithme dont nous tous ne serions pas malheureux.

Que Crédit Agricole Immobilier soutiennent des startups françaises, grand bien lui fasse. Mais leur confier la ville de demain ? Comme celle à laquelle s’activent depuis plus de vingt déjà les géants de la Silicon Valley ? Zee Town, de Mark Zuckerberg, PDG de Facebook, par exemple ?

En réalité, encore vingt ans de startups et, à ce régime, les architectes rangés avec les pigeons, la ville du futur sera devenue une immense réserve d’humains abrutis et obèses attendant leur voyage vers mars. Puisque la terre est plate, les autres, armés de leur GPS, iront à pied ou à vélo.

Christophe Leray

Lire notre article A Toronto, le fiasco de la smart city ni smart ni city

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Par Christophe Leray Rubrique(s) : Editos

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