Sur deux parcelles pavillonnaires classiques rue Marcelle à Pantin (Seine-Saint-Denis), l’architecte Philippe Tirot (T.8 Atelier d’Architecture) est parvenu à insérer cinq maisons neuves, dont une en surplomb, au travers de ce qu’il appelle métissage d’architecture. Ou comment densifier dans son jardin tout en gardant les codes de la maison individuelle… Communiqué.
Situation & description
Le projet se situe rue Marcelle, à Pantin, au sein d’une zone essentiellement pavillonnaire. Les maisons individuelles sont caractérisées par des murs en habillage pierre, brique et enduit. La plupart ont une toiture à deux pentes en tuile, avec la présence ou non de chiens assis.
Le contexte consiste en une première parcelle construite d’une surface de 512 m² se composant d’une petite maison existante R+1, de garages et d’un atelier de peinture. Une deuxième parcelle construite de 710 m² occupée par des garages. Le programmes proposait donc la réhabilitation et extension d’une maison, réhabilitation d’un espace atelier et construction de trois maisons de ville.
Contraintes et enjeux
La nature du projet reflète, avant tout, le respect qui unit un maître d’ouvrage et un architecte pour une conception métissée de l’architecture. Métissage de pensées, de concept, d’ingénierie, de matériaux, de construction, de personnes, de familles… «Participatif, auto-construction, promotion, vente… Autant de mots qui ont également nourri le cœur même du projet», explique Philippe Tirot.
Réalisé en plusieurs phases – démolition, réhabilitation, extension, construction, métissage de construction – la réalisation a pris plusieurs années avec toute les difficultés qui résident dans l’échange.
Maison et atelier
La première phase du projet est la réhabilitation de l’atelier de peinture et de la maison avec son extension. L’objectif était d’accueillir deux familles et de créer deux maisons de 150 m².
Cette séquence s’est déroulée avec la découverte des sols et des contraintes de la construction dans un milieu pavillonnaire. «Nous avons fait des choix qui permettent de construire et de vivre ensemble avec le partage de la lumière et des espaces ouverts sur l’extérieur», souligne Philippe Tirot, mettant en avant ce concept de métissage des espaces et des lumières.
Trois maisons neuves
La deuxième phase a permis de travailler la réalisation de trois maisons neuves qui répondent à la densification d’un milieu pavillonnaire. «Nous avons voulu respecter cette échelle et ne pas construire un immeuble», poursuit Philippe Tirot. Le projet conserve l’échelle et les nuances des maisons individuelles, en respectant l’identité de ce milieu urbain.
Deux maisons se situent de plain-pied avec les espaces extérieurs en pleine terre. Au rez-de-chaussée se développent les espaces de vie et à l’étage les espaces de nuit, ouverts sur ces espaces verts.
Une maison en surplomb
La troisième maison se développe au-dessus des deux maisons sur jardin. Un grand espace extérieur et un double niveau sont créés pour reprendre les codes de la maison. Dans cette phase, il est intéressant de voir qu’il est possible de densifier une parcelle individuelle pavillonnaire existante en une parcelle de maisons métissées. «Le projet n’est pas de construire un immeuble mais de densifier l’individualité», conclut Philippe Tirot.