Grâce à l’intérêt jamais démenti de la presse locale, régionale, nationale et mondiale pour le noble art, voici pour tous ceux qui sont parvenus cet été à se déconnecter quelques semaines ou quelques jours un pot-pourri des infos immanquables concernant l’architecture publiées en ce mois d’août 2018.
30 juillet : paradis artificiels
A Guiyang, en Chine, des architectes et ingénieurs sont parvenus à concevoir une chute d’eau artificielle de 108 m de haut dévalant en cascade la façade du Liebian International Building. Il s’agit selon le promoteur d’attirer des touristes. Les Français veulent des forêts sur leurs tours, les Chinois y installent des cascades. Les deux sont faits pour s’entendre : des forêts, des cascades… C’est ce que l’on appelait dans le temps la montagne !
Reste aux architectes et ingénieurs à trouver comment faire remonter saumons et truites jusqu’au sommet de la cascade directement dans l’assiette du chef étoilé.
31 juillet : Pourquoi les architectes interviennent toujours après le drame ?
Après l’effondrement d’un immeuble de sept étages à Coronthie le samedi 28 juillet, les architectes sont remontés contre les autorités et dénoncent «le laxisme» dans la délivrance des permis de construire et le manque de contrôle pendant l’exécution des travaux. «Nous avions écrit à tous les ministres. Nous avions rencontré le directeur des Grands Projets. Nous leur avions envoyé les signaux d’alerte», indique Mamady Kaba, conseiller de l’Ordre des architectes. «Il y a des ingénieurs qui jouent notre rôle. Tout le monde se dit architecte. Et les maîtres d’ouvrage qui ne veulent pas dépenser, sollicitent les services de n’importe quel dessinateur et n’importe quel ingénieur», poursuit-il.
L’effondrement de l’immeuble, construit «nuitamment», n’a pas fait de victime. Heureusement. Cela se passe en Guinée – les faits sont rapportés par Guineenews.org – et ce n’est pas chez nous que ça arriverait. En Italie peut-être, mais pas chez nous. Chez nous, ce sont les balcons qui tombent…
1er août : architecture internationale ?
Inauguré cet été, le ‘pont Doré’ – en réalité une passerelle piétonne – est un ouvrage d’art spectaculaire de 150m de long situé à 1.400 mètres d’altitude qui surplombe les collines de Ba Na dans le centre du Vietnam. Conçu par l’agence de Ho Chi Ming Ville TA Landscape Architecture, le tablier repose sur deux mains gigantesques qui semblent surgies de la montagne. Symbole universel pour tourisme international sans doute…
Ne pas s’y méprendre : le ton pierre n’est pas du béton mais de l’acier.
2 août : Maison d’architecte à vendre
Communiqué : Cette maison dite «La Géode» fait partie d’un ensemble de trois réalisations expérimentales construites de 1968 à 1972 en pleine nature par l’architecte Jean Daladier. Prototypes pour des réalisations urbaines ou des villas individuelles, ces maisons à la géométrie nouvelle et complexe répondaient à un rêve : créer une architecture novatrice, évolutive, respectueuse de l’environnement et en osmose avec lui, et repenser le rapport à l’habitat, à la nature et à travers elle les rapports entre les êtres, les plantes, les forces de la nature et le spirituel. Ouf !
Au cœur d’un bois de 50 000 m² et entourée d’une clairière, la maison prend place dans une forêt de Bourgogne située à 120 km de Paris. 120 m² ; 3 chambres, proche de Sens. 250 000€
3 août : Origamis chez Lulu
Apprendre à faire des origamis. C’était le programme proposé pendant l’été à la maison de l’architecture de Besançon qui proposait d’apprendre aux enfants de huit à douze ans à créer des maquettes en origamis ! L’atelier, coorganisé avec le CAUE du Doubs, était dirigé par Lulu Zhang, artiste, et Karine Terral, architecte conseiller au CAUE du Doubs. Tarif : 5€.
Il n’y a pas de petite initiative, surtout quand elle est non sponsorisée par les fabricants de matières grasses. Et, pour les mômes, une 3D réelle et non virtuelle, c’est toujours mieux que la télé.
4 août : Bonne table à Marseille
En 2015, l’architecte marseillais Yvann Pluskwa livrait le Restaurant Christophe Bacquié de l’Hôtel du Castellet, alors 2 étoiles. En février 2018, le chef Christophe Bacquié, et toute l’équipe de l’Hôtel du Castellet, obtenait leur 3ème étoile au prestigieux Guide Michelin. Coïncidence, Yvann Pluskwa, a livré cet été le nouvel espace bar de l’Hôtel & Spa du Castellet, lui-même un établissement 5 étoiles, ce qui lui vaut en pleine saison une belle page dans Tour-Mag.
On ne change pas une équipe qui gagne ?
5 août : Bonnes vacances
Les associés de l’Atelier d’architecture du prieuré – Pierre-Jean Lacanal, Bernard Luga et Stéphane Maindive – peuvent enfin partir en vacances détendus. Ce jour-là, les sapeurs-pompiers de Haute-Garonne annoncent eux-mêmes, fièrement, que l’agence est lauréate du concours pour un nouveau centre d’incendie et de secours à Toulouse. Et ce sont eux, les pompiers, qui pour cette occasion permettent de «découvrir en exclusivité l’esquisse du futur bâtiment». Début des travaux en 2019. Livraison prévue en 2021.
Si l’on en juge par la joie affichée des hommes du feu, ce nouveau centre n’arrive pas un jour trop tôt.
6 août : Marronnier asséché, sinon déjà tout sec
En plus de la canicule, c’est la sécheresse et 39 départements connaissent des restrictions d’usages de l’eau. L’occasion pour France TV, toujours à la pointe de la recherche de la vérité, d’interviewer Emma Haziza, hydrologue de son état, laquelle estime vaillamment que, au niveau des sécheresses, «il y a énormément de choses à faire». «A chaque enjeu sa solution. Au niveau agricole, on a l’agriculture raisonnée. Au niveau industriel, on peut travailler différemment avec la gestion de la ressource en eau, on travaille de plus en plus avec la réutilisation des eaux. A chaque niveau, on va pouvoir agir. Les gros problèmes se situent surtout dans les îlots urbains, et c’est ici qu’on va devoir trouver des solutions. Il va falloir travailler sur l’urbanisme et l’architecture», explique-t-elle.
Bon ben, y’a plus qu’à… Merci France TV !
7 août : Investigations bien profondes
La canicule encore. Le Parisien propose un scoop : «Notre reportage dans un immeuble bioclimatique parisien, à la pointe des nouvelles technologies, le prouve. En cas de canicule, les systèmes de rafraîchissement proposés se révèlent insuffisants». L’immeuble en question est un bâtiment de 20 logements sociaux bioclimatiques signé par l’architecte Armand Nouvet (avec Julien Boidot) et livré en 2013 rue des Orteaux à Paris (XXe). Un ouvrage mentionné au Prix de l’Equerre d’argent de la même année.
Pourtant, le reportage le «prouve». Il fait chaud dans ces appartements, surtout pendant la canicule, et Syrielle Mejias, sorte de Colombo parisienne et auteure de l’article, de mettre finement le doigt là où ça fait mal : «l’architecture respectueuse de l’environnement peine à trouver des solutions pour remplacer la climatisation. La question devient pourtant un enjeu brûlant puisque les météorologues nous prévoient des étés de plus en plus suffocants». Un enjeu brûlant en effet !
En plus, l’article n’est même pas sponsorisé par les industriels du rafraîchissement. Il faut donc bien l’admettre, l’architecture bioclimatique, ce n’est pas de la magie et pendant la canicule il fait chaud. Merci Syrielle !
8 août : Les yeux ouverts pour découvrir l’architecture, mais vite alors
A Quimperlé (Finistère), nous apprend Ouest-France, la veille s’est tenue la seule visite de la saison dédiée par Quimperlé animation tourisme aux belles demeures. Une seule visite ? De deux choses l’une, soit elle n’intéresse personne, soit des belles demeures il n’y en pas tant que ça (sans parler d’architecture contemporaine). De la haute à la basse ville, en passant par la rue Savary, les secrets de Quimperlé nous auraient été dévoilés, indique le lendemain l’article intitulé ‘Les yeux ouverts pour découvrir l’architecture’.
Trop tard !
9 août : Là-bas comme ici ?
Ca chauffe au Québec. Metro, dans un article signé Mathias Marchal, relaie le cri d’alarme des architectes. En effet, le gouvernement provincial entend désormais appliquer la règle du plus bas soumissionnaire aux contrats d’ingénierie et d’architecture des grands projets immobiliers et routiers. «L’octroi de contrats sur le plus bas prix ne devrait jamais être utilisé pour les services professionnels d’architecture et de génie-conseil. Identifier la meilleure solution pour chaque projet implique de mobiliser les meilleures ressources disponibles; pas les moins chères», s’étranglent une trentaine de présidents d’associations, d’ordres professionnels et d’universités liés aux domaines de l’ingénierie, de l’architecture et de l’environnement.
Que nos lointains cousins se rassurent et prennent exemple sur la réussite des architectes français face à la loi ELAN (à ne pas confondre avec un caribou).
10 août : En août, à Marseille, au cabanon
Décidemment l’ami Yvann Pluskwa a les honneurs de la presse puisque cette fois c’est la revue TPBM (Travaux publics et bâtiments du midi), avec un article signé Jean Philippe Pierrat, qui lui consacre un portrait. L’occasion de mettre en exergue une autre facette de son travail que les restaus étoilés de ses copains. En effet, il est question ici, d’une part, de la rénovation de l’ex-hôtel Richelieu sur la plage des Catalans, et, d’autre part, de la construction, le long des quais de la Joliette, de logements sur Euromed. L’occasion aussi d’apprendre que l’ancien joueur de water-polo de haut niveau est devenu un adepte du yoga. «Il n’y a pas d’espace sans corps et inversement», dit-il. Pourquoi pas ?
Question : toute cette attention pour Yvann Pluskwa en plein mois d’août, le mois des marronniers asséchés, est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle pour lui ? Ou est-ce l’architecture elle-même qui est le marronnier ?
11 août : Sion, en Suisse, pas en Jamaïque
Le Nouvelliste, quotidien du Valais, apprend à ses lecteurs que le conseil communal sédunois (de Sion. Ndr) a nommé Jean-Paul Chabbey, né en 1961 et architecte diplômé EPFL, au poste d’architecte et chef du service bâtiments et constructions de la ville. Il succède à Renato Salvi. Jean-Paul Chabbey, qui a fondé son propre bureau, a notamment réalisé la place du Midi à Sion ainsi que de nombreux bâtiments publics, écoles et installations sportives. A Sion, il aura comme mission de finaliser les importants dossiers en cours «ainsi que de relever les nombreux défis qui attendent la ville».
On est heureux pour lui.
12 août : le train des cocus
Qui a dit qu’il faille s’ennuyer aux conférences d’architectures ? La rédaction du Courrier du Pays de Retz rapporte ainsi le lendemain l’intervention à Pornic (44) de l’historienne Agathe Aoustin, passionnée d’architecture balnéaire, qui proposait une conférence sur Les villas de Pornic et l’architecture balnéaire. Ha la belle époque ! Une source d’eau ferrugineuse, quelques auberges, la mode étant aux bains de mer auxquels l’on reconnaît soudain de multiples vertus… «Il n’en fallut pas plus pour attirer ‘les étrangers’, c’est-à-dire tous ceux qui n’habitaient le périmètre au premier rang desquels figuraient les Nantais», explique Agathe Aoustin.
Ha ces Nantais qui, après avoir construits villas et chalets avec des goûts importés d’ailleurs, envoyaient femmes, enfants et domestiques aux bains de mer avant de les retrouver tous les samedis par le même train, surnommé le train des maris. Les habitants du coin avaient un autre nom pour ce train.
Comme quoi l’architecture est bien au cœur des passions humaines…
13 août : les tyrans, il ne faut pas les couvrir de sang mais de ridicule
Le site d’actualité Causeur publie un entretien avec Rudy Ricciotti. L’auteur, Daoud Boughezala, n’y va pas avec le dos de la cuillère pour flatter l’homme de l’art, qualifié de «fou génial». Génial, l’avenir le dira mais fou, Ricciotti ?, cela m’étonnerait. Par exemple, cet extrait de l’entretien.
«Je suis réactionnaire, c’est-à-dire réactif à la modernité. La modernité est un mythe consommé depuis longtemps. Son bilan reste négatif. Je lui reproche d’avoir abandonné sa responsabilité politique de défense des emplois, des métiers et des savoirs. L’architecture contemporaine est compromise dans un consumérisme faisant la part belle à l’économie non-européenne délocalisée en France. On importe des composants du second œuvre de Chine, des poutrelles métalliques de Turquie ou d’Inde, et des milliers de composants prêts à l’emploi dans des cartons qu’il ne reste plus qu’à déballer. Et tout cela se fait dans une totale décontraction politique !»
C’est fou quand même !
14 août : A pleurer
Heureusement que chacun sous le soleil peut toujours compter sur TF1. Dans la rubrique Architecture, ce reportage. «En été, des centaines de touristes arpentent les ruelles de Piana, la porte d’entrée de la route des calanques en Corse. Ce beau village à l’architecture simple a été détruit par les Génois en 1489. Mais des bergers l’ont reconstruit autour de son église 200 ans plus tard. Les habitants y sont très attachés à leurs rites et traditions qui se déroulent dans un décor à couper le souffle. Dans le village de Piana, la vie est également rythmée par les belles ambiances des plages, notamment celle de Ficajola où règne le romantisme».
A pleurer disais-je…
15 août : péages de grands chemins
Flash spécial sur LCI : «un viaduc autoroutier s’est effondré ce mardi à la mi-journée près de Gênes, au nord-ouest de l’Italie, alors qu’un violent orage s’abattait sur la région. Plusieurs dizaines de personnes sont mortes. Le pont Morandi, construit dans les années 60, a essuyé de nombreuses critiques par le passé en raison de sa vétusté précoce». «Riccardo Morandi, un ingénieur civil, est l’auteur de ce viaduc de 1,18 km de long, inauguré en 1967. Il est connu pour l’usage du béton armé dans des ouvrages d’art, en particulier des ponts avec peu de haubans, ce qui en fait leur particularité, et des haubans en béton précontraint», complète France Inter. Bref, c’est déjà de sa faute à Morandi. En plus il est mort. La recherche des vraies responsabilités viendra plus tard.
Cela écrit, Morandi s’est peut-être trompé dans ses calculs. En France, les concessionnaires d’autoroute en tremblent : il va falloir refaire tous les calculs et augmenter les péages…
16 août : pastel bretonnant
Le Télégramme annonce que, à Quimper, le manoir de Squividan accueillera un stage de pastel, samedi 18 et dimanche 19 août, sur le thème «Architecture et paysage». Animé par l’artiste pastelliste finistérienne Pol Moes, composition, dessin, ombres et lumières, mouvement, couleurs figuraient au programme. Le stage s’adressait autant aux débutants qu’aux plus confirmés.
Il n’y a pas de petite initiative. Il est cependant permis de préférer les origamis.
17 août : Bisbilles
Sortir à Paris raconte l’histoire de la Synagogue Buffault, de style romano-byzantin, dans le IXe arrondissement de Paris. Au 19ème siècle, deux communautés juives de rites différents (allemands et portugais) ne s’entendent pas sur la possible fusion de leurs rites. Les fidèles allemands héritent alors de la Synagogue de la Victoire mais il faut désormais un nouveau lieu de culte pour les juifs portugais. Chacun chez soi et les vaches sont bien gardées et voilà un nouveau lieu de culte ! La mission est confiée à l’architecte Stanislas Ferrand qui décide de bâtir ce nouvel édifice dans un style romano-byzantin, comme un grand nombre des synagogues parisiennes à l’époque.
Humaine, trop humaine l’architecture de Rome, comme diraient Remus et Romulus. La synagogue Buffault peut être visitée sur rendez-vous.
18 août : nuances de styles
Pour le dépaysement, chacun peut toujours compter sur la Russie et ses organes de communication. Ainsi ce titre de Russia Beyond : L’effrayante splendeur du style architectural stalinien. Comme on n’est jamais mieux informé que par soi-même, c’est l’occasion d’apprendre que «l’architecture de l’époque soviétique n’est pas seulement un hommage à son temps, mais également l’illustration des idéaux sociaux des anciens leaders du Kremlin». Même les noms des types de bâtiments en témoignent, puisqu’ils sont souvent basés sur celui des dirigeants : les stalinkis (gratte-ciel staliniens), les khrouchtchevkis (barres d’immeubles de 4 étages que l’on retrouve absolument dans tout le pays), les brejnevkis (immeubles typiques possédant généralement entre 9 et 17 étages).
Pour les Poutinevkis, se référer aux gratte-ciel de l’architecture internationale ?
19 août : aérée et rafraîchissante, bioclimatique peut-être…
‘Aérée et rafraîchissante, voici la tour tropicale’ annonce sans ambages Le Figaro immobilier. «Cette tour de 190 m de haut du quartier d’affaires de Singapour, abritant l’hôtel Oasia, prouve en tout cas qu’il est possible de créer des constructions aérées mêlant espaces intérieurs et extérieurs dans ces zones tropicales humides», écrit l’auteur de l’article. «Le projet combine des solutions novatrices pour optimiser l’usage du sol dans une approche tropicale, en créant une tour perforée, perméable, velue et verdoyante», précise le cabinet local d’architectes WOHA, auteur du projet associé à l’architecte et designer espagnole Patricia Urquiola pour la conception des jardins et des espaces extérieurs.
Attendez que Le Parisien y envoie Syrielle Mejias en reportage et on verra bien pour les belles promesses…
20 août : Bisbilles (bis)
Meurtre à l’hôtel de l’Évêché ou le destin tragique d’un brillant architecte. Ce titre de La Voix du Nord vient rappeler à quel point le métier des hommes de l’art est dangereux, depuis longtemps. En effet, Michel-Joseph Lequeux, nous apprend l’article signé Frédérick Lecluyse, n’avait que 33 ans lorsqu’il fut tué en 1786 du coup de couteau asséné par un jardinier lors d’une dispute de chantier dans un hôtel particulier de la rue Royale qu’il était en train de rénover. «Né à Lille où il était devenu l’architecte le plus en vue de la ville, il y a signé plusieurs réalisations qui témoignent encore de nos jours d’un talent trop tôt disparu», s’émeut l’article.
Comme quoi, les disputes de chantier ne datent pas d’aujourd’hui…
21 août : Pédagogie
Ouest-France nous apprend qu’à La Ville-ès-Nonais – c’est son nom, c’est en Bretagne, en Ille-et-Vilaine, près de Saint-Malo -, une fois par mois l’architecte Aurélie Lefort-Guelou donne gratuitement des conseils aux particuliers, pour une rénovation ou pour une nouvelle construction. La commune compte un peu plus de 1 000 habitants. «Je me déplace dans des communes ayant signé une convention avec le département. Nous sommes sept architectes-conseils en Ille-et-Vilaine. Je couvre Saint-Briac, Pleurtuit, Dinard, Cancale, Saint-Jouan-des-Guérets et La Ville-ès-Nonais», explique-t-elle au journal.
Dans les petites communes, pour des non-sachants, il s’agit sans doute d’une aide salutaire, les règles et lois de la construction sont tellement compliquées… C’est Françoise Nyssen, ministre de la Culture, qui aurait dû s’offrir quelques séances.
22 août : Mortui vos salutant
La revue Proceedings of the National Academy of Sciences, citée par le magazine Ulyces, rapporte la découverte, sur les bords du lac Turkana, au nord du Kenya, d’un des premiers cimetières monumentaux. Construit il y a quelque 5 000 ans, le site a accueilli les dépouilles d’au moins 580 membres d’une communauté de bergers. «L’architecture monumentale est un indicateur essentiel de la complexité sociale, car une structure commémorant des croyances partagées requiert de nombreuses personnes», soulignent les chercheurs. Surtout, contrairement à ce qui est généralement observé, cette nécropole ne laisse pas de place aux privilèges : les défunts étaient enterrés à l’identique, avec à peu près autant d’effets personnels. «Les emplacements et les ornementations des sépultures ne suggèrent pas de hiérarchie sociale», concluent les archéologues, étonnés de cette stricte égalité.
Au début de l’architecture, le bon vieux temps ?
23 août : Dans les villages
Le Petit Bleu d’Agen dresse le portrait de Thibaud Gauin, jeune architecte qui, à 25 ans, a décidé il y a un an, à l’issue de ses études à L’ENSA Bordeaux, d’ouvrir son agence à Prayssas, le village de son enfance «dont le dynamisme et la beauté du patrimoine bâti l’intéressaient afin de réaliser son projet professionnel». Dans le Lot-et-Garonne, population : 920 habitants. Cela ne lui réussit pas trop mal à Thibaud Gauin. Parmi les réalisations en cours, la crèche de Prayssas, qui ouvrira ses portes début septembre 2018, l’aménagement des nouveaux locaux du RAM (Relais d’Assistantes Maternelles) et l’extension d’un ancien moulin à eau.
L’amour est dans le pré ?
24 août : Retour en ville
C’est la rentrée. La preuve, Françoise Nyssen, ministre de la Culture, fait enfin étalage de son vif intérêt pour l’architecture, qui dure depuis 1997, à Arles et Paris. Voilà les architectes sauvés !
Christophe Leray