Reflets de Loire, à Nantes, est un programme de construction de 90 logements en accession et activités/commerces livré en 2018 par l’agence Leibar & Seigneurin pour CIF Promotion maître d’ouvrage. D’une surface d’environ 7 000m² SDP, pour un coût des travaux de 9,7 M€ HT, le projet se veut une réponse aux prescriptions urbaines. Communiqué.
Le projet Reflets de Loire est localisé dans le centre-ville de Nantes, sur l’îlot 6 de la ZAC du Pré Gauchet. Le secteur est relativement hétérogène et la proximité avec la Loire au sud de la parcelle offre un vis-à-vis remarquable. L’aménagement se veut respectueux des acquis de chaque construction voisine.
Le programme mixte est composé d’un socle de deux locaux de bureaux au rez-de-chaussée servant de support à la construction de 89 logements. L’ensemble du stationnement se trouve en sous-sol libérant ainsi la parcelle de la présence de la voiture.
Prescriptions urbaines
Reflets de Loire se situe dans un ensemble structuré par un cahier des charges des prescriptions urbaines, architecturales et paysagères ambitieux auquel il s’agit de répondre dans une logique de cohérence globale. Des prescriptions urbaines, il se dégage trois points majeurs. Premièrement, une volonté de marquer l’angle de la rue de l’Allier et du quai Malakoff par un bâtiment de 35 mètres transparaît. Ce repère urbain est accompagné par une variation de volumes bâtis. L’angle des rues de l’Indre et de l’Allier présente également une émergence en R+7 répondant à la hauteur du bâtiment Phare des Alizés le long de la rue Marcel Paul. Le fractionnement d’épannelage le long de l’espace public permet ainsi une accroche sur les bâtis existants sur la rue de l’Indre et le quai Malakoff.
Ensuite, un travail de socle urbain à l’échelle du piéton a été effectué. En effet, le cahier des charges induit un rez-de-chaussée occupé par une activité de bureaux et offrant une grande visibilité sur le cœur d’îlot depuis l’espace public.
Enfin, il s’agit également de préserver et de mettre en valeur la présence végétale. Cette ambition prévoit donc un alignement le long de la rue de l’Allier en retrait des platanes existant. Celui-ci est complété par une volonté de ne pas bâtir au-dessus du rez-de-chaussée afin de créer une percée visuelle sur le cœur d’îlot arboré.
Volumétrie et structure du site
Conformément aux intentions urbaines de l’aménageur, Reflets de Loire articule une construction à l’alignement, une continuité sur les voies et emprises publiques et une logique d’îlot. Un dispositif de porches couverts établit un lien visuel entre le caractère contenu du jardin paysagé et la rue. Ces porosités sont traitées en continuité de l’espace public reprenant notamment le même pavage de sol.
La limite de propriété est simplement matérialisée par un ensemble à barreaudage composé d’une partie fixe et d’une porte pivot. À l’est, le jardin arboré avoisine des propriétés privées. Le projet prévoit la construction d’un mur séparatif de deux mètres de hauteur. Ce dernier présente un percement dans l’alignement des arbres plantés offrant ainsi une continuité visuelle du végétal au travers des différents jardins voisins.
Ecriture architecturale
Un travail particulièrement soigné de toutes les façades conduit à une écriture architecturale simple et expressive répondant à trois critères principaux : respecter l’exigence qualitative souhaitée par l’aménageur de la ZAC du Pré Gauchet, considérer les bâtis existants comme des référents en matière de volumétrie et assurer la qualité de vie des logements et des espaces créés.
Matérialité et niveaux
L’architecture des bâtiments décline deux matérialités : le béton peint en blanc et le béton sablé lasuré. Le socle abritant les locaux de bureaux ainsi que les halls d’accès des logements est traité en continuité de matériaux. Les niveaux supérieurs alternent les deux variantes de béton en un jeu sensible de pleins et de vides. Les espaces extérieurs sont découpés dans une première peau blanche contrastant avec les parties pleines et le fond des loggias marquées par l’aspect brut du béton sablé lasuré. Cette dentelle est accentuée par l’épaisseur et le traitement biais des encadrements de chaque percement.
Les lignes produites hiérarchisent les différents niveaux en graduant le taux de percement, du plus protégé au plus ouvert, sur les derniers niveaux. Cette variation permet de conserver l’intimité des premiers niveaux par rapport à la rue et met en valeur les doubles hauteurs des logements duplex.
Toitures et points de vue
L’ensemble des toitures terrasses est végétalisé. Selon l’altimétrie, elles sont développées en deux systèmes : les toitures les plus hautes (à partir du R+5) sont protégées par une végétation par sédum. Les toitures terrasses des niveaux inférieurs reçoivent une végétation en pots. Cette particularité de Reflets de Loire génère une rive ponctuée de végétal perceptible à l’échelle du piéton depuis la rue.
La partie bâtie en adossement à l’existant le long du quai Malakoff reprend le gabarit de toiture à deux pentes en le réinterprétant avec une couverture de zinc à joint debout. L’auvent marquant le lien tendu entre les deux volumes le long de la rue de l’Allier est revêtu d’une finition minérale. Ce travail sur les toitures reflète une recherche de qualité des points de vue offerts depuis les espaces extérieurs de chaque logement.