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Accueil > Chroniques > Chroniqueurs > Chroniques de Syrus > Lettre persane – Les Français, la politique et l’architecture

Lettre persane – Les Français, la politique et l’architecture

11 janvier 2022

Lettre persane Roxane Ecole française vers 1700 – Le sultan au sérail

Considérations sur l’inconstance des Français et le fiasco de la politique de l’habitat à la veille de l’élection du Shah in Shah. À la façon des Lettres Persanes*.

De Usbek à Medhi

De Paris, le 13 Dey 1400. Les esprits sont si échauffés par une maladie, que certains médicastres comparent à la peste noire, que la Ville lumière est parcourue de disputes qui embrasent les estrades et les lucarnes officielles.

Pour ces moments de l’année, la France que l’on dit « Fille aînée de l’Église », a plus été affairée à préparer ses agapes en famille qu’à faire ses dévotions en souvenance de la naissance du Prophète nazaréen, légende apocryphe du culte de Mithra, né aussi un 25 décembre, divinité de la Perse Antique assimilée au solstice d’hiver, et célébrée à Rome dès les premiers temps de l’Empire.

L’on dit que les églises sont alors un refuge contre la furie impie et la bamboche qui saisit la société. C’est là une rouerie coutumière des clercs et autres dervis (moines). Derechef, les voyageurs viennent de tout l’Orient pour déguster, à Paris, l’étrange et fameux Lièvre à la royale, les ambassadeurs de Perse également, les Turcomans en raffolent. Les Talapoins (prêtres bouddhistes) frétillent à la vue du seul foie gras frais du Sud-Ouest. Les Iroquois de la Nouvelle-France dansent de joie devant un plat de truffes du Périgord.

Quoique les Français parlent beaucoup, il y a cependant parmi eux une espèce de dervis taciturnes qu’on appelle Chartreux. On dit qu’ils se coupent la langue en entrant au couvent. L’on souhaiterait fort que tous les autres dervis retranchassent de même tout ce que leur magistère rend inutile. L’innocence et la vertu de bien des jeunes garçons en eurent été préservées.

Pendant ces interminables ripailles, les habitants de la Ville Lumière, comme tous les sujets du pays, sont pris à témoin par les candidats qui s’apprêtent à concourir pour l’élection du Grand Shah. Une grande bannière étoilée, symbole des pays de l’Europe, flotte-t-elle sous la voûte de l’arc conçu par l’architecte Chalgrin, que quolibets et sarcasmes fusent via les écritoires électroniques : « Attentat à l’identité française », glapit une candidate, « Après l’empaquetage, l’outrage », s’indigne un autre.

A quoi l’actuel Grand Shah répond « Nul ne saura déraciner mon cœur ». Comme je m’étonnais de cette réponse éthérée à d’aussi vulgaires propos, un ami m’a précisé : « ce sont des militants », un terme dont j’ignorais le sens. Intrigué, je prolongeai ma méditation en consultant le Dictionnaire du Diable, publié naguère aux Amériques par un esprit libre du nom d’Ambrose Bierce, et fus aussitôt éclairé : « un militant, c’est un militaire qui porte son uniforme à l’intérieur ». Pour la première fois, je me mis à douter de la sagesse des Français, tant leurs mœurs sont éloignées du caractère et du génie persan.

Je ne vois guère pour les jours à venir, mon cher Medhi, poindre le débat que tes amis architectes persans espèrent voir s’engager ici à propos de l’art urbain, et du logement, dont nos fières constructions d’Ispahan n’avaient pas à rougir dans les Anciens temps.

Le bilan, qu’aura à présenter l’actuel Shah in Shah devant ses sujets, s’il souhaite réitérer son tour de force précédent, est pourtant l’un des plus calamiteux aux yeux des architectes, comme des impécunieux qui cherchent à loger leur famille.

Son programme ambitieux, il y a cinq ans, a été d’emblée perturbé par une décision immédiate, injuste et surtout mal comprise. La baisse des aides au logement des pauvres, d’un montant comparable à la moitié du bakchich que l’on donne à un chemineau pour veiller sur un coche à l’arrêt (à peine de quoi garnir un demi-narguilé), a eu des effets désastreux sur le plus grand nombre.

L’objectif initial de mise en œuvre de 80 000 logements pour les étudiants, a été réduit à 30 000. Une loi, dite Elan, a eu pour les architectes un effet funeste. L’obligation de faire appel à un homme de l’art a été levée pour les bailleurs sociaux, et amoindri le rôle des architectes des Bâtiments de France, ces sourcilleux gardiens du temple. Le niveau de construction neuve (381 000 l’an passé) est proche de ses plus bas depuis 20 ans.

J’ai hâte de voir, dans ces conditions, quels seront les engagements des concurrents dont on n’entend guère, pour le moment, que les invectives et les mots d’ordre partisans « loger les Français d’abord, supprimer les aides aux immigrés et aux mahométans ».

Il faudra au Grand Shah actuel un grand talent oratoire pour éviter que le fiasco de sa politique urbaine n’entrave son dessein. C’est un fameux harangueur qui sait que l’éloquence est l’art de convaincre les imbéciles par la parole de ce que le cheval blanc d’Henri IV est effectivement blanc. Cela inclut aussi le talent de prouver que le cheval blanc est également de n’importe quelle couleur.

Il bénéficie pour cela de sérieux appuis dans la divination sondagière des modernes haruspices qui régentent la chose publique dans ce pays cartésien.

Souviens-toi, mon cher Medhi, de la précédente consultation : des gazettes, toujours à l’affût d’un scandale, avaient révélé que l’épouse du Très chrétien favori était soupçonnée d’avoir perçu des émoluments indus, elle que l’on croyait recluse dans son sérail de la Sarthe. Dans le même temps, les concurrents du camp du progrès donnaient le branle à leurs idées devant les étranges lucarnes, au point de n’y plus rien comprendre.

En France, les grands événements ne sont préparés que par de justes causes ; mais le moindre accident peut aussi produire une révolution aussi imprévue que soudaine. L’histoire de ce pays nous apprend qu’il n’y a jamais beaucoup d’intervalle entre le murmure et la sédition.

Cette inconstance me désole. Dans quelques semaines, chacun disposera d’un droit de vote, un usage inconnu chez nous en Perse, banni par notre Saint Alcoran. Le vote, c’est l’instrument et le symbole du pouvoir donné à un homme libre de se conduire comme un sot et de mener son pays au chaos.

Je ne puis t’en dire plus, car je m’empresse de t’envoyer cette missive avant, moi-même, de passer à table. Mais sois assuré que dans un prochain courrier, je t’entretiendrai de la situation extrêmement mouvante de cet étrange marigot.

Je te prie, cher Medhi, de donner des marques de ma confiance à Roxane et ses compagnes circassiennes et moscovites, en mon sérail d’Ispahan.

De Paris, le 7 de la lune de Moharram.

Traduit du persan par Syrus
Retrouver tous les Secrets d’architecture

* Les Lettres persanes sont un roman épistolaire rassemblant la correspondance fictive échangée entre deux voyageurs persans, Usbek, Rhédi et Rica, et leurs amis restés en Perse. Publié anonymement par Montesquieu en 1 721.

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Par Syrus Rubrique(s) : Chroniques de Syrus, Les Lettres Persanes

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