Pour SNCF Réseau maître d’ouvrage, agence duthilleul a livré en avril 2024 la gare RER La Défense-Grande Arche sous le CNIT. L’ouvrage, mis en service en 2024, doit accueillir 70 000 voyageurs par jour. Montant des travaux : 550 M€ HT. Communiqué.
La gare du RER E La Défense-Grande Arche dessert le quartier de La Défense avec trois sorties directes sur le parvis, dans le CNIT (Centre des Nouvelles Industries et Technologies) et sur le boulevard Gambetta. Elle organise aussi des correspondances directes vers le RER A, le tramway T2 et les quais des voies Transilien L et U. Les autres transports du site (métro 1, future ligne 15 et les lignes de bus) sont accessibles par le cheminement « cœur transports ».
Afin d’être au plus près de ces différents réseaux, la gare a été réalisée sous le CNIT. Pour permettre aux voies d’éviter toutes les constructions déjà en place dans le sous-sol encombré de ce quartier, celles-ci ont été installées à trente mètres sous terre. Il a donc fallu reprendre en sous-œuvre les charges verticales du CNIT et de toutes ses infrastructures qui s’étagent sur cinq niveaux, le niveau le plus bas étant un parking. C’est donc à partir de ce dernier niveau de parking que le chantier a commencé : il s’agissait de construire un grand plateau de béton sur lequel allaient reposer les installations du CNIT, ce plateau reposant lui-même sur vingt colonnes monumentales entre lesquelles viendraient s’installer les voies et les quais de la gare. Ces colonnes sont visibles aujourd’hui sur le quai central unique de la gare de vingt-cinq mètres de large. À l’est et à l’ouest, ce quai se prolonge dans deux tunnels construits au-delà de l’emprise du CNIT pour permettre d’accueillir des trains de deux cent vingt-cinq mètres de long.
Pour permettre aux voyageurs de trouver facilement leur chemin, l’agence duthilleul a installé dans le même volume, les quais des trains et un balcon périphérique qui donne accès à toutes les sorties et à toutes les galeries de correspondance. Ainsi, depuis le quai comme depuis ce balcon, les voyageurs peuvent embrasser d’un seul regard l’ensemble de la gare pour trouver facilement leur chemin ou la personne qu’ils attendent.
Fidèle à son souci de contrôler l’ambiance acoustique et lumineuse de ses projets, l’agence a mis en place un plafond de lattes de bois totalement absorbant. On retrouve à La Défense les lustres, conçus avec l’artiste Patrick Rimoux, réglés différemment selon qu’ils sont sur les quais ou sur le balcon afin de ne jamais éblouir les voyageurs tout en leur offrant un confort de vision satisfaisant.
Les descentes sur le quai sont traitées de façon monumentale de manière à mettre en scène les foules comme on le ferait dans un foyer d’opéra. En effet, le quai central unique est comme un grand salon d’attente des trains, rythmé par les colonnes discrètement mises en valeur par un éclairage rasant, meublé de grands bancs de bois conviviaux et éclairé par deux alignements de lustres qui constituent une nappe de lumière à l’échelle de l’homme.
Sur les parois nord et sud de cet espace, de grands rideaux ondulants sont comme suspendus sur quinze mètres de haut et toute la longueur de cent vingt mètres du volume central de la gare. Totalement réfléchissants, ils font comme disparaître ces parois en reflétant à l’infini les lumières et le décor environnant.
Au bord du balcon, du côté des quais, de hautes parois vitrées protègent les voyageurs des chutes. Sur ces parois, des lignes d’écriture ondulent comme le rideau auquel elles font face et permettent au passant de profiter de quelques belles pages d’anthologie de la poésie française lui rappelant les douceurs de la vie.
La plupart des galeries ou circulations verticales qui devaient être mises en place pour relier le grand volume central aux différentes sorties et transports en correspondances ont été elles aussi construites en partie juste sous les sous-sols du CNIT dont on apercevait le grand désordre des sous-faces. Pour donner à ces espaces toute la douceur nécessaire à l’accompagnement serein des voyageurs, leurs parois ont toutes été revêtues de formes blanches très douces qui ondulent au gré des parois rencontrées ou des réseaux cheminant dans l’édifice.
Ces formes blanches, prolongées au sol par un marbre clair de Carrare, donnent à tous ces espaces d’accès à la gare RER une identité très forte qui permet aux voyageurs, d’où qu’ils proviennent, de bénéficier d’une séquence rassurante dans leur cheminement quotidien vers le RER E. Ce sont ces formes blanches qui les accompagnent vers la sortie la plus directe à l’air libre que constitue l’escalier qui les emporte, d’une seule volée depuis le balcon vers le parvis à proximité de la Grande Arche.
En arrivant à son extrémité supérieure les voyageurs peuvent bénéficier d’une vue en contre-plongée sur celle-ci à travers un grand hublot ménagé dans la paroi, leur permettant, encore et toujours, d’anticiper sur leur cheminement. La sortie vers le CNIT a, elle, été ménagée dans une faille étroite qui permet à chacun de remonter, dans un environnement onirique de circulations verticales toutes enveloppées de ces formes blanches et ondulantes, vers les galeries supérieures.