Les Fallas sont des créations éphémères destinées à finir en brasier, la façon qu’à la ville de Valence en Espagne de célébrer la fin de l’hiver, une manifestation culturelle unique classée au patrimoine immatériel de l’Unesco. Fait très rare et insigne honneur pour des architectes étrangers, Romain Viault, à Paris, et Xavier Laumain, à Valence, ont cette année été invités à participer à la manifestation. Festivités.
Le terme ‘falla’ tient son origine étymologique du latin facula (une facule en français) qui signifie petite torche. Depuis le Moyen Age, les charpentiers de Valence, à la fin de l’hiver, brûlaient le support en bois qui servait à accrocher leur torche. Le dernier jour des Fallas de Valencia est donc celui de la «Cremà», quand sont enflammées toutes les Fallas, d’une hauteur pour les plus grandes facilement comprise entre 20 et 30 mètres.
Il y en tout 381 fallas pour les adultes et 381 fallas pour les enfants, toutes de concourir pour nombre de prix, le plus prestigieux étant le 1er Prix de la ‘Sección Especial’, les monuments fallas de la ‘Sección Especial’ étant les plus grands, les plus spectaculaires et bien sûr les plus chers.
Même s’ils ne jouent pas dans la catégorie Especial, pour Romain Viault et Xavier Laumain, l’invitation est un challenge. «Nous sommes très excités à l’idée de participer à cette manifestation, d’autant plus qu’elle n’est pas habituellement ouverte aux non Espagnols», soulignent-ils.
Voici le concept qui a inspiré leur falla, intitulée PostNatura :
«
L’œuvre éphémère PostNatura nous projette dans un avenir incertain, où l’Homme n’a pas su préserver son environnement.
La surconsommation a épuisé la flore de notre Terre.
L’arbre, souvenir de cette Nature disparue, est devenu un produit artificiel industrialisé.
Composé d’éléments préfabriqués –Y–, il se ramifie de façon dichotome.
Ses branches se subdivisent selon une suite géométrique élémentaire : 1 > 2 > 4 > 8 >16 > 32 …
L’arbre, ainsi architecturé, se produit en série et se construit en masse.
Symbolisant la fragilité de la Nature qui se consomme et se consume, l’arbre s’embrasera le 19 mars.
»
Le jour de la «crema» est toujours le 19 mars, jour de la saint-Joseph, patron des charpentiers. Pour l’année 2017, ça tombe un dimanche. Le samedi 11 mars, Romain Viault a donc quitté Paris pour Valence afin de monter la sculpture.
Pour l’occasion et durant toutes les festivités des Fallas de Valencia, Chroniques d‘architecture devient quotidien afin de tenir le journal de l’évènement, chronique relatée au jour le jour par Romain Viault. Jusqu’à la «crema» donc, retrouvez-nous ici tous les jours vers 18h.
La rédaction