Les éléments de l’équation d’Archimède, la rue Gerty Archimède, dans le XIIe arrondissement de Paris, que devait résoudre Olivier Brenac et Xavier Gonzalez (Brenac et Gonzalez & associés) tenaient en un édifice tertiaire de 14 500 m² + un équipement sportif public de 1500 m² devant s’imbriquer autour d’une école existante. Maître d’ouvrage OGIC. Livré en 2017. Communiqué.
Face aux lignes de chemins de fer, c’est la densité, résultante du vide, qui permet de créer un véritable front urbain (formant un écran phonique aux bâtiments résidentiels).
Ce ‘skyline’ est redécoupé à la fois par les prospects et par une faille en verre qui concentre les circulations verticales des bureaux. Cette large faille met en scène l’axe originel de la rue Gerty Archimède, par le ballet des usagers franchissant les passerelles vitrées dans une cinétique qui se superpose par transparence à celles des trains.
L’imbrication d’un programme de bureaux avec deux équipements publics — une école existante et un projet de gymnase— autour d’une rue en cul-de-sac a orienté notre réflexion sur la place à accorder au vide, pour mettre en avant ces différents programmes et structurer un nouvel espace urbain en lien avec ceux projetés dans le plan directeur de la future ZAC Bercy-Charenton.
L’organisation urbaine héritée du XIXe siècle prône un alignement sur rue et la mise en scène d’équipements publics, souvent monumentaux, qui forment les traits les plus reconnaissables du patrimoine urbain de Paris. A ces caractéristiques s’ajoutent les valeurs et aspirations de la ville actuelle tel que le partage et l’usage des «vides urbains», la place de l’espace public au sein de l’urbain, le droit au soleil et l’imbrication des usages, au-delà même de la mixité programmatique.
Alors que traditionnellement, la rue est l’élément structurant qui dessine les ilots et conditionne le rapport entre pleins et vides, nous avons conçu ce projet en nous focalisant sur la qualité et l’usage à trouver à ces vides pour déjouer la fatalité d’un mélodrame urbain organisé autour d’une impasse, d’un passage couvert et d’une aire de retournement.
«La stratégie urbaine que nous avons élaborée consiste à densifier le fond de la parcelle en profitant de la largeur de 32¬mètres de la place où peuvent s’appliquer les gabarits les plus favorables pour désenclaver, par l’introduction d’un jardin, la rue Gerty Archimède, offrant à cette impasse un statut de place publique, élément structurant à l’échelle du quartier et dans la perspective de la nouvelle ZAC Bercy Charenton», expliquent Olivier Brenac et Xavier Gonzalez.
Ce changement de focale offre une dilatation du champ de vision, le vide ainsi créé devient le liant, la matrice à même de connecter les programmes entre eux. Il leur redonne l’importance à laquelle chacun a droit en favorisant leur accessibilité et leur visibilité. «L’école, le gymnase, les bureaux et le jardin que nous proposons, qualifient et valorisent l’espace public qui les contient», disent-ils.
Ce travail par le vide rappelle les mots du philosophe chinois Lao Tseu : «L’utilité de l’argile dans la fabrication des pots vient du creux laissé par son absence».