Pour la rénovation d’un immeuble mal vieilli sans caractère, le projet Bota Solar de Sunsoak design / Ney & Partners propose une structure solaire monumentale qui portera 800m² de verres solaires translucides sur des haubans. L’occasion selon les architectes de démontrer la possibilité d’installer une ferme solaire «puissante, dessinée et élégante» en plein centre-ville. Communiqué.
Le projet Bota Solar trouve son origine dans la volonté d’un maître d’ouvrage privé : Botarogiercenter / Stephano Immo, de réinventer son immeuble faisant face à la Place Rogier, formant les angles de la Rue Neuve, du Boulevard Adolphe Max avec la petite ceinture de Bruxelles.
Ce bâtiment avec ses trois façades, bien que stratégiquement situé en zone ultra commerciale et à l’entrée du vieux centre de Bruxelles, est peu visible. Ses façades composées de cadres de béton architectonique grisés par le temps, son échelle relativement basse et sa typologie ancienne, neutre, ne lui permettent pas de prendre une place face à ses voisins très expressifs: City 2, hôtel Dôme, auvent urbain place Rogier (Xaveer de Geyter Architecten). Visible de partout, il est malgré tout effacé dans son contexte immédiat.
Début 2016, le maître d’ouvrage lance un concours restreint entre plusieurs bureaux d’architectes. La pro¬position devra être novatrice et emblématique d’une volonté de changement. C’est le projet de l’agence Sunsoak design / Ney & Partners qui a été retenu.
Cette structure solaire monumentale composée de deux portiques métalliques blancs portera 800m² de verres solaires translucides sur des haubans, donnant à la voile de verre une courbure légère. La technologie photovoltaïque, fabriquée sur-mesure pour le projet, sera alors visible par le dessous.
La courbure de la voile, permise par la forme du ruban métallique, dépose comme un couronnement sur le bâtiment. Celui-ci donne une asymétrie à l’installation solaire et l’incline vers le sud. La centrale solaire architecturale couvrira ainsi 30% des besoins en électricité du bâtiment.
Le projet intégrera également l’optimisation des 2 200 m² de commerces visibles à travers de grandes surfaces vitrées (bureau Archiwind, Cathy Van Hemelryck). L’équipe Sunsoak / Ney magnifiera les hautes vitrines sur les trois façades par un auvent aérien au-dessus de celles-ci, à 7 m de hauteur.
Sous la structure solaire sera intégré un parc urbain en altitude, au dernier étage de toiture, directement au contact des nouvelles technologies solaires et des vues à 360° sur le vieux Bruxelles et le quartier Nord.
Le ruban de structure, composé de caissons en tôle métallique se plie comme un origami dans le but précis d’absorber ses propres efforts, son poids et l’effet de vent. Les efforts communiqués au bâtiment ancien seront essentiellement verticaux et alignés sur la structure de colonnes existante.
Les efforts latéraux induits par la voile solaire, seront repris par la traverse reliant les deux portiques, conférant à l’ensemble son identi¬té architecturale de ruban, couronnement déposé sur l’édifice existant.
Cette structure solaire, par son architecture, s’intègre au contexte bâti de la ville mais aussi, permet d’accentuer la puissance installée de la technologie solaire en survolant les obstacles de toiture tels que l’HVAC, les cheminées et accès divers.
Ce nouvel objet architectural, totem énergétique de la transition post-COP21, est un symbole de l’énergie décentralisée adaptée de la ville. Une ferme solaire, puissante, dessinée et élégante peut être introduite en ville à l’endroit même du besoin en énergie. Ainsi le consommateur devient producteur, collabore à l’effort de sa ville, de son époque en diminuant la quantité d’énergie à importer au centre-ville de Bruxelles. Il limitera sa dépendance liée à une production d’énergie massivement extra urbaine.
Ce nouvel objet, novateur et symbole d’une époque de révolution énergétique, a d’autant plus de sens qu’il s’intègre à un patrimoine bâti existant délicat. Il n’y a donc plus de barrière à l’insertion massive des énergies renouvelables en ville sous toutes ses formes : bâtiments existants, neufs et structures urbaines. L’objet doit néanmoins avoir été conçu par des architectes et des ingénieurs afin d’être cohérent au niveau architectural et technologique.
Livraison prévue : 2019