Située dans les verdoyantes Laurentides au Québec, la résidence l’Estrade, d’environ 330m², se dévoile discrètement en bordure du Lac de la Cabane à St-Adolphe d’Howard. Face à la topographie escarpée et rocheuse du lieu, MU Architecture, une agence basée à Montréal depuis 2010 et à Fort Lauderdale, Floride, depuis 2015, a décidé de mettre en valeur les particularités du site grâce à une intervention architecturale adaptée et captivante. Communiqué.
La topographie singulière dans laquelle s’insère le projet prend la forme d’une crête rocheuse qui vient plonger dans le lac. De manière à créer un parcours de découverte animé, des volumes viennent s’ancrer, contourner ou léviter sur cette dénivellation. Leur disposition décalée et superposée génère une multitude de terrasses qui épousent le site. Ce déploiement crée un dialogue riche entre l’architecture et le paysage sauvage.
Discrète à l’approche et intrigante grâce à ses masses aveugles, la résidence l’Estrade se dévoile lentement, volume après volume. Un retrait sous un cube qui semble flotter invite à pénétrer dans les lieux. De là, un escalier aérien et magistral accueille le visiteur dès son entrée et se déploie dans un vaste espace lumineux. S’alignant précisément sur de grandes ouvertures, il vient relier tous les niveaux en volées asymétriques. Ses paliers aux garde-corps de verre semblent léviter grâce à l’absence de colonne, donnant ainsi l’impression de grande légèreté.
Le minimalisme et le souci du détail apportent à la résidence une pureté et un confort qui donnent d’emblée le ton au projet. Chaque corridor mène à une ouverture lumineuse et fait découvrir une résidence plus vaste et plus complexe qu’à première vue. Les espaces offrent à la fois convivialité et intimité à travers une atmosphère différente à chaque niveau.
L’Estrade fait jaillir de longs murs de pierres naturelles qui semblent naître de la profondeur de la terre. En s’élançant vers le paysage, ces longs murs génèrent et protègent les appartements des enfants au rez-de-jardin tout en leur donnant un accès direct au terrain pour jouer. Les roches extraites lors de l’excavation du terrain furent réutilisées dans l’aménagement paysager, devenant elles aussi, actrices de cette narration architecturale.
Au niveau du rez-de-chaussée, les espaces sont dégagés et s’ouvrent sur une vue imprenable du lac. Les pièces en enfilade, baignées de lumière, se terminent par une véranda qui prolonge la cuisine vers l’extérieur. Ce grand volume du rez-de-chaussée s’étire perpendiculairement à la crête de manière à maximiser le panorama sur plus de 60 pieds de long.
La couleur noir du frêne de la cuisine et du mobilier intégré vient contraster avec la blancheur des murs et brise la monochromie. Par ailleurs, la percée visuelle du foyer à double face situé au centre de la pièce commune accentue la sensation chaleureuse qui se dégage des lieux. Le plancher, revêtu de bois naturel tout comme la terrasse, permet un passage de l’intérieur vers l’extérieur tout en subtilité.
Ce volume des aires de vie en cèdre naturel forme le cœur du projet et réunit la famille. Il marque la transition entre l’activité des espaces inférieurs consacrés aux enfants et le calme de la suite parentale à l’étage.
Tout en haut, une seconde masse en cèdre noir surplombe dramatiquement l’entrée et domine les environs. Elle abrite les appartements des maîtres, soit une chambre, une salle de bain complète et un large walk-in.
La volumétrie et la matérialité de l’Estrade témoignent d’une écriture architecturale qui compose avec son environnement. Cette composition tripartite, qui s’étale sur plusieurs niveaux, se camoufle dans la nature selon les saisons. De plus, l’articulation de ses zones et de ses masses l’intègre avec douceur et réduit l’impact de ses 3600 pi2. Sa qualité spatiale tient au confort et au sentiment de bien-être et ce, à l’image de la quiétude des lieux.