La Résidence St-Ange a été conçue et réalisée par le Studio Odile Decq suite à une compétition organisée en 2011. Inauguré en juin 2015, l’ouvrage a depuis connu un succès international auprès de la profession et de la presse spécialisée, et a été sélectionné pour de nombreux prix, dont en Octobre le Blueprint Award 2015 (Grande-Bretagne) dans la catégorie Best non public Residential Project. Communiqué.
Présentation
Créée à l’initiative de Colette Tornier, collectionneur passionné d’art contemporain, la Résidence Saint-Ange est inscrite dans le cadre patrimonial de la Tour Saint-Ange, site architectural dont les origines remontent au Moyen-âge.
Situé sur le territoire de la commune de Seyssins, au sud-ouest de l’agglomération grenobloise, la Tour Saint-Ange est une maison forte implantée face à un magnifique paysage de montagnes, la chaîne de Belledonne.
Sa passion pour l’art et sa fréquentation des artistes ont conduit Colette Tornier à créer un fonds de dotation Saint-Ange pour accompagner la création artistique contemporaine, ainsi que sa diffusion et sa promotion, et imaginer une résidence afin d’offrir chaque année à deux artistes l’occasion d’un séjour de qualité tout entier dévolu à leur travail.
Dans cet objectif, elle a commandé à Odile Decq, architecte à la réputation internationale, de concevoir un bâtiment qui soit tout à la fois lieu de vie et atelier. Parfaitement inscrit dans le paysage environnemental, celui-ci est une oeuvre d’art à part entière qui fait puissamment signe.
Philippe Piguet
Critique d’art, commissaire d’expositions indépendant
Notice architecturale
L’installation de la Résidence Saint Ange sur le terrain en contrebas du plateau du parc de la Tour Saint Ange, au-delà du potager, sous les arbres et dans la pente descendant vers le golfe de Grenoble était un défi.
Un site tout à la fois magnifique de par la vue possible sur la Vallée de Grenoble et difficile par sa déclivité et son étroitesse. C’est pourquoi, en arrivant sur le site, c’est le potentiel du regard embrassant la vallée qui a dominé. Créer un belvédère était une évidence : embrasser le plus largement possible la Vallée en passant au-dessus des arbres mais sans jamais regarder derrière soi afin de ne pas gêner l’intimité de la vie privée de la Tour saint Ange et de son parc.
Alors, l’atelier devient socle d’une sorte de tour sur trois niveaux qui se twiste pour aller chercher la vue au-delà. C’est une architecture monolithe, une oeuvre d’art silencieuse, faite entièrement de bois, laissé naturel à l’intérieur et teinté de bitume noir à l’extérieur.
Dans la journée, les nombreuses ouvertures qui parsèment sa surface laissent entrer la lumière depuis les trois directions, exceptées le Nord donnant sur la Tour Saint Ange, dans les pièces de l’appartement sur deux niveaux au-dessus de l’atelier. Le soir, les volets de bois, traités à l’identique de la surface de la construction, obstruent les fenêtres et le monolithe redevient silencieux, noir.
Odile Decq