L’architecte Ludovic Forest a livré, à Saint-Vincent-des-Prés (Saône-et-Loire), pour un couple de maîtres d’ouvrage privé, la reconstitution et réhabilitation ainsi que l’extension contemporaine d’un Doyenné Clunisien bourguignon construit entre le Xe et XIVe siècles. Communiqué.
L’extension se situe au cœur de l’ancien doyenné de Bézornay qui comprend un ensemble de bâtiments d’époques diverses : chapelle, tour-porte, logis médiéval, remises et granges, four à pain.
L’analyse architecturale a mis en évidence quatre phases s’étendant de l’an 1000 jusqu’à la seconde moitié du XVe siècle. Parmi les doyennés clunisiens du Mâconnais et du Clunisois observés, Bezornay apparaît comme un type particulier de cour domaniale, solidement fortifiée sans être un château, équipée d’une chapelle de grande qualité, malgré ses petites dimensions.
En liaison directe avec l’existant restauré, mais sans aucun impact sur la chapelle classée, l’extension conçue par Ludovic Forest est édifiée comme une nouvelle dépendance du doyenné. Le projet propose une approche a minima afin de réduire l’impact des transformations sur le bâti existant.
«Le contexte historique, l’imposant capital de constructions appelaient à la combinaison de matériaux et de techniques simples, à l’édification de formes et de combinaisons architecturales cohérentes», explique Ludovic Forest.
Le parti pris technique de l’architecte consiste en un assemblage de poteaux et poutres pour la structure primaire, ossature bois et panneaux de chêne massif contrecollé pour la structure porteuse et le cloisonnement de l’étage (procédé expérimental étudié par un consortium d’acteurs locaux)
L’étanchéité de la toiture terrasse permet de recycler les eaux de pluies dans le jardin. Cette disposition «sans toit» maintient la construction au niveau de la courtine et offre une vue sur le paysage environnant
Des châssis fixes de toute hauteur, vitrages de l’étage avec volets à persienne, niveau inférieur vitré et volume en surélévation couvert de bardages de bois complètent la composition.
Ce projet est lauréat 2017 dans la catégorie Bâti contemporain du Prix Maisons Paysanne de France – René Fontaine. «La sobriété de ce bâtiment est renforcée par l’interaction des différents matériaux, métal, verre, bois et pierre. Il s’ouvre au rez-de-chaussée sur un jardin terrasse et offre des vues splendides sur le paysage clunisois. Il est parfaitement intégré au site du doyenné», indique Hubert Cateland, délégué Maisons Paysannes de Saône-et-Loire.