Au sortir du Tour de Bretagne, bienvenue en Mayenne pour le premier contre-la-montre individuel de cette édition dont les 27 Km vont faire un premier écrémage et donner de bonnes indications sur la forme et l’ambition des uns et des autres. Les rouleurs vont tenter leur chance, les sprinters vont faire leur course sans prendre de risque et les grimpeurs s’attacheront à ne pas prendre une ou deux minutes de débours et casser l’ambiance de l’équipe, surtout s’il pleut.
Comme les derniers partent en premiers et que la principale visite architecture de la journée, l’espace Mayenne, est justement… la zone de départ et d’arrivée, les suiveurs ont tout leur temps et peuvent profiter d’une rare grasse matinée.
Pour le brunch, histoire de tenir jusqu’au soir, se régaler sans se priver de tourte mayennaise (des pommes, du bœuf et du fromage d’Entrammes), le tout bien arrosé de Pommeau de Maine, mélange subtil entre la Fine et le moût de pommes vieilli en fût de chêne.
Y aller mollo quand même sur le pommeau, surtout pour celui qui conduit, afin de ne pas rater… l’agence Pôle Emploi du quartier Ferrié à Laval. Construite au cœur d’une ancienne zone militaire par l’architecte Jean-Charles Haumont (LOOM Architecture), sa résille brise-soleil aux couleurs pétantes sur l’ensemble du bâti offre au bâtiment une singularité toute contemporaine.
Selon l’architecte, cité par Ouest-France, l’objectif était d’ouvrir sur la ville ce bâtiment tertiaire situé à l’intérieur de l’ancien site du 42ème RIMa. « Si on s’était contenté de construire derrière le mur, le bâtiment public n’aurait eu aucune relation avec la ville : on l’aurait découvert par hasard, en se rendant dans le quartier Ferrié », dit-il. Un escalier monumental donne au quartier un caractère urbain manifeste.
Se diriger ensuite vers le collège Emmanuel de Martonne dont l’extension signée Potin*Guinée et Block a été livrée en 2005.
Le programme demandait à l’époque de concevoir, outre quatre salles de sciences, quatre salles d’arts et l’agrandissement de la salle de restaurant, la création d’une section d’éducation motrice (SEM) – en clair des salles de classes pour enfants handicapés – et des locaux communs permettant aux jeunes, valides ou non, de se rencontrer et travailler ensemble. Il fallait de plus « raccommoder » les bâtiments existants.
« Malgré un chantier très technique, le projet est rigoureusement celui qui a été construit, il y a eu 0% d’avenant et il fut très, très bien maîtrisé par l’équipe de maîtrise d’œuvre d’un point de vue de l’économie », expliquait alors Stéphane Galienne, à l’époque chef du service bâtiment au Conseil général de la Mayenne. De quoi tordre le cou aux clichés concernant le manque de sérieux ou de rigueur des « jeunes architectes », ce qui était à cette date le cas pour les architectes de Potin*Guinée et Block.
A elle seule, la façade contemporaine de l’extension mériterait un article mais pour les suiveurs, quitte à le visiter, c’est l’aspect fonctionnel de l’ouvrage qui permet aux valides et non valides de vivre et étudier ensemble, qu’ils pourront retenir.
C’est le moment de se rendre enfin à l’Espace Mayenne, conçu par l’agence Hérault-Arnod (des habitués de ces Tours de France contemporains) et qui sent encore la peinture fraîche.
L’Espace Mayenne est un équipement multifonctionnel qui comprend une grande salle de sports et spectacles de 4 500 places, une salle multisports avec un mur d’escalade pour des compétitions internationales pouvant accueillir 1 900 spectateurs, une salle de congrès, des salons partenaires, des d’aires de jeux extérieures. Selon les mots d’un suiveur ayant visité l’équipement lors de la préparation de ce tour, « le plafond de la grande salle courbe est prodigieux et la salle d’escalade, en noir, blanc et bois est un bijou, le mur d’escalade une sculpture ».
L’organisation fonctionnelle répond aux appropriations multiples du lieu. Le dessin de la grande salle est issu de sa polyvalence car elle doit fonctionner aussi bien pour les spectacles et concerts que pour les manifestations sportives.
Et encore, pour les suiveurs, cerise sur le petit-beurre mayennais, le programme prévoyait également la réalisation d’un vélodrome doté d’un parking de 700 places. Ce vélodrome est construit mais ne sera hélas livré qu’en septembre 2021, trop tard pour ce Tour de France. Mais les amoureux de la petite reine et de l’architecture contemporaine, après la visite de l’Espace Mayenne, devraient pouvoir avec les coureurs se dégourdir les jambes sur ce vélodrome tout neuf déjà testé le 8 mai dernier par François Pervis, le pistard mayennais enfant du pays et septuple champion du monde que les suiveurs connaissent bien. Emotions garanties !
Bref, un ouvrage à voir absolument. Ca tombe bien, les suiveurs ne peuvent pas le rater puisque c’est là qu’ils seront installés pour suivre en direct la fin de l’étape.
Le soir à l’hôtel, se remettre de ses émotions autour d’une truite de « Parné sur Roc » préparée à l’ancienne et d’une bouteille de Pommeau bien sûr. Au désert, les baies de sureau laisseront un dernier bon souvenir de Mayenne aux suiveurs.
Christophe Leray (dans la caravane)
Pour les suiveurs, retrouver :
– Toutes les étapes du Tour de France contemporain 2021.
– Le Tour de France contemporain 2020 : Le départ ; La suite ; La suite de la suite ; L’arrivée.
– Le Tour de France contemporain 2019 : 1ère semaine ; 2ème semaine ; 3ème semaine.
– Le Tour de France contemporain 2018