Le projet Mouzaïa, réalisé par Canal architecture entre 2015 et 2021, est lauréat en décembre 2025 de la première édition du Prix André et Paul Arfvidson – Académie des beaux-arts.
Le Prix André et Paul Arfvidson résulte d’un legs établi en 1947 au bénéfice de l’Académie des beaux-arts perpétuant la mémoire de l’architecte André Arfvidson (1870-1935) connu notamment pour la réalisation en 1911 de l’immeuble du 31, rue Campagne Première à Paris (XIVe arrondissement) et la cité-jardin de la Butte-Rouge de Châtenay-Malabry (1931-1935) et celle de son fils Paul-André Arfvidson, également architecte.
Au terme d’une réflexion aboutie cette année, les membres de la section d’architecture de l’Académie ont souhaité que ce prix puisse distinguer chaque année une « intervention créatrice » effectuée sur une réalisation ou un site patrimonial du XXe siècle, dans une volonté de valorisation de la création contemporaine pour le patrimoine architectural contemporain.
L’oeuvre doit avoir été réalisée en France depuis moins de cinq ans. Le prix sera doté annuellement d’un montant de 7 000 euros. Le jury du Prix André et Paul Arfvidson, composé des membres et correspondants de la section d’architecture de l’Académie, a désigné cette année pour lauréat le projet Mouzaïa porté par Canal Architecture.
Le jury a salué la qualité et la pertinence de cette intervention, qui engage un dialogue entre architecture contemporaine et patrimoine du XXe siècle.

Ce projet porte sur la réhabilitation d’un ensemble immobilier situé rue de Mouzaïa (Paris XIXe) et constitué de deux bâtiments emblématiques : l’un datant de 1924, conçu par Pierre Sardou et Marcel Chatelan, et l’autre, plus récent, oeuvre de deux anciens membres de l’Académie des beaux-arts, Claude Parent et André Remondet, datant de 1974.
Réalisé entre 2015 et 2021, ce projet Mouzaïa s’inscrit dans une démarche forte de réhabilitation du patrimoine de l’architecture dite brutaliste. Loin d’une approche figée ou nostalgique, l’intervention démontre qu’il est possible de réinvestir ce patrimoine en béton, en le transformant pour répondre aux enjeux sociaux, environnementaux et urbains d’aujourd’hui. Le projet préserve la mémoire architecturale du lieu en conservant notamment les façades en béton tout en lui offrant une nouvelle vie, par un programme mixte réunissant habitat, création artistique, coworking et accueil d’urgence. Cette approche illustre une autre manière de faire la ville : à la fois économe en ressources, respectueuse du passé, et attentive aux usages réels des habitants répondant ainsi à des usages multiples.

Le jury de cette première édition était composé de :
Marc Barani, Bernard Desmoulin, Anne Démians, Pierre-Antoine Gatier, Dominique Perrault, Alain Charles Perrot, Jacques Rougerie, Aymeric Zublena, Jean-Michel Wilmotte (membres de la section d’architecture), François Chaslin †, Sabine Frommel, Philippe Trétiack, Francis Rambert, Chris Younès (correspondants de la section d’architecture).
