Le 9 mars 2015 l’équipe Art & Build-Pargade architectes, artelia bet et signes paysages a été désignée lauréate du concours international en vue de la construction du futur CHU de Nantes sur l’île de Nantes à l’unanimité du jury. Selon Jean-Philippe Pargade, «il s’agit d’un projet global de territoire dont les mailles du réseau offrent une perméabilité par rapport à la ville». Présentation*.
Les deux objectifs qui ont guidé la conception sont, d’un côté la création d’un hôpital ouvert et accueillant et de l’autre le développement d’un projet qui agisse comme catalyseur de l’urbanité à venir. L’ensemble représente un master plan évolutif hiérarchisé qui s’adapte continuellement.
Le projet du nouveau CHU est accessible à ses usagers, rassurant par sa conception, à l’opposé des «cathédrales hospitalières» du XXe siècle aux échelles oppressantes. Il met en place une structure urbaine et paysagère porteuse d’espaces publics qui s’approprient les enjeux urbains, paysagers et territoriaux. Il s’inscrit dans la matrice de la ville.
A l’image de l’Ile de Nantes et de sa formation, l’orientation architecturale du projet a consisté à définir un hôpital fragmenté mais connecté d’entités indépendantes et hiérarchisées qui se lient avec la ville, qui créent de nouveaux rapports et usages, à l’image d’un campus universitaire en milieu urbain.
Les fonctions hospitalières de haute technologie sont regroupées dans un bâtiment central compact (le noyau dur). La fluidité des circulations est parfaitement assurée. Le noyau dur résiste à la fragmentation du plan alors que les entités périphériques se séparent en plus petits éléments. Ce principe de fragmentation place l’hôpital à l’échelle familière et préhensible de la ville. Une grande allée jardin publique traverse le site, distribue l’ensemble des bâtiments et relie aux deux extrémités le hall principal et le hall du Pôle Mère-enfants.
Ce CHU sera l’épicentre d’un véritable quartier de la santé. On y trouvera des commerces, des lieux d’habitation, mais aussi des activités liées à l’hôpital : laboratoires de recherche, une partie de la fac de médecine et d’odontologie, des formations paramédicales, des entreprises de biotechnologies, des résidences étudiantes… Le site accueillera à terme près de 6 000 étudiants, portant leur nombre total sur l’île de Nantes à près de 10 000. «Toute cette jeunesse apportera une vraie vitalité au cœur de la ville», se réjouit Olivier Laboux, président de l’université de Nantes.
Le nouveau CHU, dont le coût est estimé à près d’un milliard d’euros (976 M€), est composé du regroupement de l’Hôtel-Dieu, de l’hôpital Laennec, de l’institut de cancérologie de l’Ouest (ICO) et du futur institut de recherche en santé, sur un seul et même site. Il s’installera sur un terrain d’environ dix hectares, face à la Loire, occupant partiellement le site actuel du MIN et des emprises portuaires.
Plusieurs mini-parcs, appelés «pocket parks», seront créés devant le hall principal, l’entrée des Urgences ou le futur pôle Femme Enfant Adolescent. Le futur CHU s’ouvrira également sur le parc urbain métropolitain, qui sera planté à l’emplacement des actuelles voies ferrées. Et le quai Wilson sera réaménagé pour devenir une grande promenade piétonne.
«Le premier objectif est d’offrir aux malades un lieu de vie, avec une prise en charge à la fois performante et confortable car l’on sait que le bien-être favorise la guérison», résume Philippe Sudreau, directeur général du CHU de Nantes.
«Cet hôpital du 21e siècle, public, au cœur de la ville, est une chance pour tous les habitants de l’agglomération», souligne Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente du conseil de surveillance du CHU. «Il permettra d’attirer les meilleurs médecins, les meilleurs chercheurs et donc de prodiguer à chacun, y compris aux plus modestes, les meilleurs soins», conclut-elle.
La rédaction
*Les citations de cet article sont issues de la notice de l’agence Pargade et d’un communiqué de presse de la ville de Nantes
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