Studio Bellecour a inauguré à Bordeaux début décembre 2017 une résidence sociale de 133 logements meublés pour Adoma, maître d’ouvrage. Communiqué.
Position et enjeux urbains
Situé à l’extrême Nord de la ZAC GINKO, en seconde ligne de la rive du lac, l’îlot A1.2 ferme la marche d’un urbanisme dont la qualité est déjà aujourd’hui palpable au travers des premières opérations livrées sur sa moitié sud.
Au croisement du cours de Québec (épine dorsale de la ZAC recevant le prolongement de la ligne de tramway des Aubiers) et de l’avenue des 40 journaux qui cerne le quartier au Nord et à l’Est, l’îlot A1.2 occupe une position articulante. Il termine l’installation d’un urbanisme mais en annonce également les contours dans un travelling d’approche en arrivant depuis la rocade par exemple. Le projet est donc un marqueur d’entrée dans la ZAC depuis le Nord.
De l’urbanisme à l’architecture
L’îlot A1.2 agit comme la partie droite d’une porte d’entrée par le cours de Québec qui sera complétée par son pendant gauche actuellement en gestation dans le cadre d’un concours pour le compte d’Aquitanis sur l’îlot B1.1.
L’enjeu de l’architecture est ici de s’inscrire dans la physionomie du cours de Québec et sa dynamique de hauteurs, ainsi que de marquer un jalon qui ponctue la frondaison bâtie de l’ouest de ce cours.
La plastique générale du projet concilie l’existence d’une personnalité architecturale dans un tout urbain cohérent, en installant une volumétrie digeste, annonçant la richesse des séquences suivantes de la ZAC.
Plastique et physionomie des volumes
La conception générale du projet répond directement du souci de dialogue contextuel et de la volonté de qualité intrinsèque au projet par la maîtrise des orientations et des vues réciproques entre entités dans l’îlot.
«L’avenue des 40 journaux offrent des respirations faites de généreuses largeurs qui autorisent des séquences architecturales longues. C’est en ce sens que nous avons compris la volumétrie du projet voisin à l’ouest de Christian Devillers. Sa proposition d’un projet à l’accent moderne au sens propre, bénéficie à la fois de la respiration induite par l’inflexion de l’avenue des 40 journaux et du tracé du tramway qui lui font face en offrant une longue perspective à cet angle nord-ouest de la ZAC», indique Wilfrid Bellecour.
Un dialogue intelligent s’établit ainsi avec des mastodontes aux proportions radicalement plus imposantes et massives : IBM, Pullman, Palais des congrès, Casino et même au loin le Parc des Expositions).
«Notre îlot A1.2 est une sorte de transition vers la transition de notre illustre voisin. Sorte de barres modernes radicales et simples coupées onctueusement dans leurs hauteurs laissant percevoir en cœur d’îlot toute la richesse d’un urbanisme et d’une architecture qui par le dynamisme et la diversité offrent à chacun une séquence de ville qui lui est propre. C’est ainsi qu’il faut comprendre le projet, doux contraste entre des bâtiments à la volumétrie simple aux allures de montagnes douces qui oscillent et habitat découpé et vertical qui occupe le ‘fond de vallée’», poursuit l’architecte.
«Malgré une nécessaire rationalité en plan de la résidence sociale qui induit systématiquement une répétitivité des percements en façades qu’aucun prolongement extérieur ne vient altérer, l’effet de barre trop souvent constaté pour ce type de programme est ici jugulé par l’exceptionnelle dynamique de hauteurs qui répond à celle du front Ouest du cours de Québec», conclut Wilfrid Bellecour.