La municipalité de Repentigny au Canada et l’agence ACDF (Guy Courchesne et Maxime-Alexis Frappier) ont conçu le centre d’art Diane Dufresne, livré à l’automne 2015, comme une pièce d’un plan d’ensemble beaucoup plus grand. C’est l’élément de départ afin de transformer un parc exceptionnel et sous-utilisé en un corridor culturel avec des jardins thématiques, une place civique et un théâtre. Communiqué.
Une partie du programme de réaménagement était de créer des connexions entre les rues précédemment disjointes. Afin d’attirer les gens vers le site, l’équipe de conception a donc placé le bâtiment à la croisée des nouveaux sentiers, reliant ainsi un boulevard principal avec les voies résidentielles.
L’agence a su réinterpréter des principes classiques – une soigneuse colonnade proportionnée dont la réflexion se fait sur les eaux calmes d’un bassin limpide, une matérialité monolithique, et un aspect solide rassurant – avec sa signature, la sophistication contemporaine. Un certain nombre de colonnes sont asymétriques afin d’accueillir des moments de rencontre ; leur matériau est d’un acier inoxydable étincelant et la masse de base est sous-divisée en trois volumes sinueux Alto-esque, dont chacun dissimule la salle polyvalente du centre, la salle de danse et récital ainsi que la galerie principale.
Ces espaces combinent fonctionnalité et élégance. Chaque intérieur est volontairement neutre afin de faire ressortir les pièces d’art. Les intérieurs furent conçus afin d’optimiser l’éclairage ainsi que l’acoustique.
Au-delà de la façade contemporaine, la matérialité du bâtiment agit comme un phare – important, car la structure est en retrait des routes à proximité. La rangée de colonnes rayonne au soleil, leur réflexion appelant les passants tout en amplifiant et en dramatisant le paysage environnant, tel que la lumière du soleil, la végétation, et les couleurs de saison.
La qualité du revêtement rappelle aussi celui du clocher de l’Église de la Purification-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie, la plus vieille église de la région de Montréal, située à proximité du Centre d’art.
Afin de contraster le caractère lisse du métal, sous un plafond de puits de lumière, les trois volumes sinueux de l’intérieur sont plaqués en bois d’origine locale dont émane l’aspect particulièrement chaleureux.
Le classique rencontrant le contemporain permet d’établir un sentiment de familiarité au lieu, pendant que l’appropriation des principes architecturaux participe au haut niveau de fonctionnalité. Par exemple, il permet la libre circulation et un usage public flexible. Les visiteurs peuvent se promener le long du parvis nouvellement aménagé, miroitant la réflexion du bassin limpide (qui a pour fonction la filtration des eaux pluviales).
Le public peut déambuler à travers la colonnade extérieure, qui fonctionne aussi comme une galerie en plein air et permet ainsi de profiter de la créativité du site sans entrer à l’intérieur du bâtiment, ou ils peuvent aussi se diriger vers l’intérieur et explorer les galeries de toiles dans la colonnade intérieure.
Fait important, le centre contribue à la communauté, quelle que soit l’heure de la journée. La nuit, il agit comme une lanterne, éclairant le parc environnant et créant une réflexion sereine dans l’étang – réflexion qui exprime un sens de la temporalité et qui va susciter un sentiment de sérénité pour les années à venir.