Lauréate du concours en 2015, l’agence montpelliéraine A+Architecture a livré à Marseille en septembre 2017 pour le CROUS l’un des plus hauts bâtiments en bois de France : la résidence Lucien Cornil. L’approche urbaine sensible fait de cet ouvrage de 200 chambres en R+7 un bâtiment fonctionnel, confortable et ouvert sur la cité. Communiqué.
Composé en trois ailes, le dessin propose une grande hauteur en rez-de-chaussée et des attiques sur les deux derniers niveaux ainsi que des espaces partagés de qualité. L’épannelage du projet vient jouer avec les avoisinants et laisse ces derniers mieux respirer malgré la grande densité du quartier.
La majorité des chambres est orientée sur le cœur d’îlot, véritable jardin intérieur apaisé ; côté rue, les ouvertures sont privilégiées le long de l’impasse moins bruyante.
Dans ce contexte urbain contraint, le choix de la construction bois (hors noyaux verticaux) est apparu comme une évidence. Réduction des nuisances de chantier, optimisation du planning mais aussi engagement sur le confort de la résidence sont les atouts qui ont su convaincre le CROUS de se lancer dans l’aventure.
Le bois est présent sur tous les plafonds et sur une des parois des chambres, l’autre étant isolée acoustiquement. Il est présent également dans les couloirs et les salles communes sans pour autant se percevoir sur les façades où son vieillissement est jugé trop impactant. Sa forte présence intérieure engendre un confort chaleureux et apaisant, une acoustique douce. Les voiles de bois, assemblés à plis croisés, diffusent un parfum forestier.
L’utilisation de bois massif CLT (Cross Laminated Timber) permet de limiter les consommations énergétiques et promet un bilan carbone exemplaire. «L’ensemble du bâtiment a été conçu de façon à être très performant sur le plan thermique et acoustique, tout en gardant une ligne cohérente et une gestion financière optimisée», indique A+Architecture.
Le registre des façades est tout autre. Sont mêlés une tôle ondulée perforée et de grands bardeaux métalliques aluminium pour brouiller les pistes, casser l’échelle et découper les volumes. La peau perforée passe devant une partie des larges bandeaux vitrés, transformant le soir venu, la résidence en immense luminion dans la nuit marseillaise.
Le cœur d’îlot paysagé, largement tourné vers la cité, est voué aux rencontres. Le grand parvis en liaison avec l’entrée depuis la rue Saint Pierre met en scène le majestueux pin existant soigneusement préservé.
La lumière est partout magnifiée, tantôt filtrée derrière les perforations des tôles protectrices de façades ou derrière les barreaudages aluminium dans les parties supérieures ou les espaces communs, tantôt généreuse pour les chambres, l’occultation se faisant alors grâce au volet roulant qui clôt toute l’ouverture.
Dans un programme dense (4 352m² SDP, 8,7M€), l’implantation et les choix de volumétrie ont permis d’aérer les espaces communs, les circulations et les vues pour offrir un bâtiment fonctionnel et ouvert sur la ville.
La construction bois alliée à une architecture sensible et fonctionnelle a permis d’offrir ici une solution inscrite dans son époque ; innovante et attentionnée à l’environnement.