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Accueil > Chroniques > Chroniqueurs > Chroniques de François Scali > Le Chicken Disney Trooper, nouvelle biocénose urbaine

Le Chicken Disney Trooper, nouvelle biocénose urbaine

5 septembre 2017

@ D.R.

Pour la rentrée, il me paraît bienvenu d’aborder cette chronique avec des propos relatifs à cette activité moderne, curieuse et récemment dévoyée : le tourisme. Pas celui que nous pratiquons pendant nos vacances, activité de loisirs, mais celui, pervers, que nous subissons, heureux habitants de la ville la plus visitée du monde. On est toujours le touriste de quelqu’un. Chronique Scali.

Le propos consiste à prendre conscience de la mise en abîme liée aux touristes qui nous considèrent comme éléments du décor, en affectant lourdement notre paysage quotidien. Ils ne peuvent même pas le contempler «dans son jus» puisqu’ils y font soudainement irruption.

Le Chicken Disney Trooper est le stade le plus avancé du touriste de masse, élément biologique en totale mutation et dont l’évolution n’est pas achevée tant est puissante la créativité sans limite des rayons «randonnée» des grandes surfaces et sites consacrées aux tenues dédiées.

Il est Chicken parce que la quasi-totalité de la masse des touristes : quatre-vingt-dix millions de visiteurs en France pour l’été 2017 (d’après le ministère des affaires étrangères) voyagent en «classe chicken» fabriquée à cet effet par Boeing et Airbus et exploitée par ces compagnies ‘low cost’ et ‘low confort’.

Il est Disney parce qu’il n’y a chez lui aucun changement de comportement, aucune réactivité différente entre une visite de la tapisserie de Bayeux ou des Riches Heures du Duc du Berry et celle ou du Château de la Belle au Bois Dormant ou du Crush Coaster. C’est la même chose, la même émotion générée avant tout par la notion de groupe.

Le château de la Belle au bois dormant, et la porte de Notre Dame – beaucoup plus de succès pour cette dernière !

Il est Trooper parce qu’on le croise toujours se déplaçant dans des groupes compacts à la suite d’un leader/guide/éclaireur maniant l’étendard du groupe : souvent un parapluie, parfois un nounours fluo au bout d’une perche à selfies, et notifiant avec autorité à ses troupes, par audioguide, ce qui doit être remarqué du paysage. Sans toutefois jamais se douter de l’altération de ce dernier par ces défilés.

Il est à ce propos étonnant de voir de charmants musées parisiens échapper complètement à la ‘disnylandisation’ comme le Musée de la Vie Romantique dans le IXe, ou le musée de Montmartre. Non pas parce qu’ils n’ont pas la valeur suffisante mais, puisqu’il n’y a jamais foule, ils sont donc non identifiables comme une attraction à considérer. Le Chicken Disney Trooper est grégaire.

Quant à nous, folklorisés à notre insu, le Chicken Disney Trooper nous espère béret basque sur la tête, poireaux et baguette dépassant de notre cabas, modèle momifié, élément d’un décor qu’il embrasse dans la globalité. C’est le décor que lui a vendu le ‘tour operator’ à l’origine de sa découverte de notre environnement et qu’il compte bien consommer dans notre environnement quotidien, comme une attraction hors les murs d’Euro Disney.

Quel rapport avec l’architecture ? Ne sont-ce pas là onces de pensées mystico-sociologiques, propos palliatifs de nature «toutfoutlcamptiste» symptomatiques d’une génération à la dérive ? Non, l’objectif de ce propos est simplement de lancer l’interrogation quant à la prise en compte des Chicken Disney Troopers dans l’espace urbain.

Je me souviens des efforts compliqués pour photographier l’Arc de Triomphe du Carrousel sans personne autour. Exploit aujourd’hui impossible. C’est ainsi qu’espérant encore y voir Marcello Mastroianni et Anita Ekberg, j’ai la plus belle collection de photos d’épaules autour de la fontaine de Trévise à Rome. Il faut donc impérativement s’y résoudre, l’impact des Chicken Disney Trooper sur l’espace public est irréversible.

L’arc de Triomphe du Carrousel, édifié devant l’ancien palais des Tuileries comme on ne peut pratiquement plus le voir aujourd’hui, sans personne autour @D.R.

Prenons l’exemple de l’avenue des Champs Elysées. Initiée par André Le Nôtre au XVIIe siècle, jusqu’à la hauteur du Grand Palais, poursuivie jusqu’au sommet de la colline de Chaillot (place de l’Etoile) par le duc d’Antin grâce au franchissement de plusieurs rivières qui en traversait le cours, sculptée au XIXe par l’architecte Jacques Hittorff, achevée dans sa forme actuelle par Jean Michel Willmotte à la fin du XXe siècle, «la plus belle avenue du monde» connaît ces dernières années sa dernière mutation, sans architecte.

Le principe qui prévaut au passage comme un nuage de sauterelle de Chicken Disney Troopers est la transformation en centre commercial offrant aux Champs Elysées, un front de façade de vitrine de marques Zara, Lacoste, The Kooples, Louis Vuitton, Celio, Hugo Boss, H&M, etc… Et un ‘Disney Store’, évidemment.

Il est évident que la transformation spatiale conséquente à cette évolution en annexe des Galeries Lafayette est majeure, et devient répulsive aux Parisiens.

Il y a peu encore, une génération de yéyés fréquentait le pub Renault, traversait l’avenue pour prendre un Wimpy (ancêtre français du Macdo) dans le passage de la rue de Berri. C’est d’ailleurs rue de Berri, au Savoie, devenu aujourd’hui un restaurant italien, qu’est décédé Robert Dalban le 3 avril 1987.

Robert Dalban, 1903 – 1987 – Acteur français, illuminant de sa gouaille et de son célèbre accent patrigot les dialogues d’Audiard. Monument de la culture cinématographique d’après-guerre, il est mort sur les Champs Elysées qu’il fréquentait assidûment, comme beaucoup d’acteurs de sa génération. @ D.R.

Les Champs Elysées étaient à cette époque, pas si éloignée, une belle avenue avec une contre-allée et on pouvait s’y garer, difficilement, mais on arrivait à y prendre un verre, et l’avenue faisait partie des lieux parisiens : «Au soleil ou sous la pluie, à midi ou à minuit, il y a tout ce que vous voulez aux Champs Elysées»… On y flânait encore il n’y a pas si longtemps.

Les Champs Elysées comme on ne les verra plus jamais…une époque où on pouvait y prendre un verre, à la terrasse d’un café. @ D.R.

Les Chicken Disney Troopers produisent une action/réaction en embrassant des espaces urbains. Leur seule présence altère ces derniers mais avec le non-sens que s’ils n’étaient pas là, ils n’y viendraient pas. Peut-on penser qu’une attraction déserte à Euro Disney attirerait ? Entre-t-on dans un restaurant si l’on voit qu’il est vide ? Et s’il ne l’est pas, on y entre et automatiquement on en modifie l’espace. Sophisme qui résume l’absurdité du tourisme de masse qui a tué le tourisme. D’où ce nouveau concept nécessaire pour qualifier ce phénomène : le surtourisme.

Alors faut-il concevoir l’espace public, et tous les éléments qui le constituent, avec la vision de ce qu’il serait une fois rempli de Chicken Disney Troopers, un peu comme une poutre précontrainte déformée et moche en prévision de la masse qu’elle aura à porter et qui redeviendra sublimement rectiligne une fois en charge. Une place ne peut plus être un dessin des plus belles perspectives vides aux proportions harmoniques mais l’anticipation ce qu’elle sera lorsque bigarrée de casquettes Nike, de shorts en lycra et de tee-shirt fluo.

La pauvre rue de Steinkerque située entre le métro Anvers et l’esplanade du Sacré-Cœur, et dont le rez-de-chaussée est investi, sans exception ni respiration par des magasins d’accastillage pour Chicken Disney Trooper – tous Made in China. On assiste rue de Steinkerque à l’illustration d’une nouvelle biocénose*. @ D.R.

Le Chicken Disney Trooper est un phénomène intéressant au regard de l’écologie urbaine. Il permet d’assister à la naissance d’une chaîne trophique nouvelle : les Chinois viennent acheter en France des produits made in China, mis en scène et en vitrine de boutiques localisées sur un site d’exploitation surtouristique. Cette dernière phrase est moins une conclusion que l’annonce d’un thème de réflexion d’une prochaine chronique…

François Scali

* Biocénose : Ensemble des êtres vivants qui occupent un milieu donné (le biotope), en interaction les uns avec les autres et avec ce milieu. La biocénose forme, avec son biotope, un écosystème.

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Par La rédaction Rubrique(s) : Chroniques de François Scali Mots-clés : François Scali, Paris

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