
À Lyon (Rhône), sur la ZAC des Girondins, pour Edelis maître d’ouvrage, Atelier Architecture Perraudin (mandataire) et JEMA (architecte associé) ont conçu une opération de 147 logements, commerces et activités diverses. Surface : 10 000 m². Coût : 19,70 M€ HT. Livraison prévue : 2025. Communiqué.
Un projet de construction en pierre massive porteuse et cursive structure bois, avec ventilation naturelle assistée.
Contexte
À Lyon (Rhône), la ZAC des Girondins proche du quartier de Gerland couvre 7,5 ha pour 2 900 logements capables d’accueillir 6 500 habitants. Dans sa dernière tranche et en harmonie avec les engagements écologiques de la nouvelle équipe municipale, cette ultime phase de 304 logements se veut ambitieuse en termes de sobriété carbone, de durabilité et d’efficacité énergétique. L’agence d’urbanisme TVK a élaboré un plan urbain d’îlots dotés de jardins intérieurs que traversent des venelles. L’épannelage de ces “îlots” va de R+4 à R+12.

Consultation
Consulté en mars 2020 puis retenu à concourir en septembre, ce groupement* fut déclaré lauréat en juin 2021. L’agence a été désignée coordinatrice pour fixer des règles de conception sur l’ensemble de l’îlot. Règles définies et formalisées (cf croquis) par deux idées simples : utilisation des matériaux pierre en façade sur rue et bois sur le cœur de l’îlot, articulés sur un concept de bâtiment à coursives sur le cœur de l’îlot pour exalter la vie communautaire riche de créativité.
L’îlot urbain fut ensuite séparé en deux pour rendre autonome chaque promoteur, scindant les architectes en deux équipes indépendantes. C’est avec le promoteur Edelis et l’architecte JEMA que nous avons développé le projet aujourd’hui à l’aube du démarrage de chantier.
*groupement de promoteurs Edelis / Diagonale aux côtés de quatre agences d’architectes : Atelier Architecture Perraudin, JEMA, Atelier du Pont, Tekhnê et In Situ pour le paysage.


Conception du projet
À l’origine il y a la volonté de respecter l’îlot tel que les urbanistes TVK l’ont défini. Des logements en continu sur rue, enserrant un îlot de verdure. Coordinatrice du groupement d’architectes, l’agence Perraudin a suggéré la pierre pour les façades sur rue et le bois pour la cour intérieure. Deux matériaux de prédilection de l’atelier et qui répondent à une volonté de créer des constructions bas-carbone.
Pour les 80 logements qui la concernent, une structure simple et répétitive à base de refends en pierre définit les logements entre rue et cour. La façade de ces modestes logements sur rue est monumentale. Pouillon ne disait-il pas que plus le logement est modeste plus il doit être monumental ? Les façades appartiennent à la ville et doivent être pensées comme les parois d’un autre espace, celui de la rue habitée par les autres.

La cour offre une réalité inverse : celle de la communauté des habitants. Les logements sont desservis par les coursives en bois qui donnent sur le jardin intérieur où s’ébattent les enfants de la communauté de l’îlot. Ces coursives, telles des ruelles à l’échelle de quelques logements, ne donnent pas sur l’arrière des logements mais sur les terrasses, lieux de vie des habitants. Ainsi dans leurs trajets quotidiens, ils passeront devant ces espaces de vie susceptibles d’être soit mutualisés soit privatisés. Les habitants créeront ainsi leur mode d’habiter, ce que les architectes ne peuvent pas faire, comme le disait Ivan Illich.