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Accueil > Chroniques > Psychanalyse de l'architecte > Psychanalyse de l'Architecte - Saison 5 > L’architecte en garde à vue – L’affabulation

L’architecte en garde à vue – L’affabulation

4 octobre 2022

Psychanalyse de l'archi_S5E5-L'affabulation

[Résumé des épisodes précédents. Pour l’inspecteur Nutello – du service des personnes disparues, dit Dr. Nut – face à l’architecte Dubois en garde à vue depuis ce matin 7h00, l’une des questions est de déterminer si Dubois, tueur en série hors pair, tue également sous le coup de l’impulsivité, laquelle est souvent source d’erreurs. Il a au moins un exemple de crime qui ne colle pas au profil de l’architecte, habituellement homme de goût. « L’affabulation et le maquillage, qualités nécessaires à l’architecte ? », s’interroge-t-il. Ethel Hazel, la psychanalyste de Dubois depuis quatre ans, assiste aux débats derrière le miroir sans tain de la salle d’interrogatoire.]

***
« La dissimulation est sagesse abrégée ».
Francis Bacon
***

21h22 – Dr. Nut (revient dans la pièce de l’interrogatoire et sans laisser le temps à l’architecte de se préparer. Avec assurance) – Pour la comtesse von Dujianoski, vous avez aussi planifié ce crime ou est-ce arrivé sur un coup de tête ?

L’architecte (élevant la voix comme s’il avait mal entendu) – Qui ça ?

Dr. Nut – La comtesse Helenja von Dujianoski, votre voisine, ex-voisine plutôt. Son meurtre, car je crois que celui-là est un meurtre, reste mystérieux. Vous pouvez me parler d’elle. Personne ne l’aimait dans votre immeuble apparemment.

L’architecte – Ce n’est plus mon immeuble mais, vous pouvez le dire, quelle vieille peau c’était, méchante et cruelle. Mais, s’il s’agit d’un meurtre comme vous le dites, ce n’est certainement pas moi qui l’ai tuée même si j’en ai eu souvent envie.

Dr. Nut (se montrant compréhensif) – Expliquez-moi.

L’architecte (qui s’échauffe) – Le pire dans notre métier, ce ne sont pas forcément les élus médiocres, les promoteurs avides, les entreprises incompétentes, non, car ceux-là font PARTIE du métier vous comprenez, comme les délinquants font partie du vôtre. Non ce sont ceux que j’appelle les charognards qui mordent dans un projet pour le vampiriser : des avocats, des vieux à la retraite, des oisifs déjà pleins aux as et qui s’emmerdent. Ce sont ceux-là la lie de notre métier qui vont imposer des recours, faire du chantage au promoteur, tenter de faire pression sur l’architecte… Des parasites. Ils peuvent retarder de dix ans la livraison d’un chantier… Dix ans !

Dr. Nut – Vous êtes contre les recours quand vous voulez construire un bâtiment ?

L’architecte (qui se calme) – Non et certains sont utiles et font avancer une problématique particulière mais ceux-là sont rares. Quand des écolos veulent à tout prix sauver un pin galeux, dans un pays qui doit en compter des milliards, des pins galeux qui par ailleurs brûlent chaque été par hectares entiers, bref, quand, pour préserver un arbre, ils interdisent ou retardent la construction de logements sociaux dans une ville qui en a particulièrement besoin, il y a de quoi être effrayé de voir ces gens, à la raison et la bienveillance manifestement déficientes, aux portes du pouvoir. Ou alors que les années de chantier perdues et les contrats idoines leur soient facturés pleins pots. Vous en ruinez un pris dans les phares et cela invitera tous les autres à réfléchir. Sûr que si quelques-uns d’entre eux, ceux qui vivent indûment dans un logement social par exemple, se voyaient dresser pour eux-mêmes la même potion amère qu’ils prescrivent aux autres, cela aurait la vertu de calmer les plus excités.

Dr. Nut – Mais la comtesse ne s’est pas calmée.*

L’architecte (secouant la tête) – Non, hélas. Et, puisque vous avez dit qu’elle est morte assassinée, il faut croire que quelqu’un en a eu marre de sa méchanceté pernicieuse. Grand bien lui fasse.

Dr. Nut – Et vous n’y êtes pour rien ?

L’architecte (sentant une tension dans son cou, qui lui semble plus raide que jamais ; « la fatigue sans doute », se dit-il) – Cela fait deux crimes que vous aimeriez bien me coller, je le sens, mais là encore, désolé de vous décevoir, je n’y suis pour rien.

Dr. Nut (sait qu’il n’a pour seule preuve de la mort de l’octogénaire qu’une bague et un bout de doigt retrouvés dans les égouts et aucun moyen d’y rattacher l’architecte, sinon qu’ils vivaient dans le même immeuble – coïncidence peut-être mais Dr. Nut n’aime pas les coïncidences – et il ne veut pas dévoiler en savoir si peu*) – Mais admettons que ce soit vous qui l’ayez tuée.

L’architecte – Mais pourquoi l’aurais-je fait ? Elle n’était liée à mon travail d’aucune façon, je la connaissais à peine. Si l’on devait trucider tous les voisins incommodants, la terre serait vite dépeuplée, « l’enfer c’est les autres » disait l’autre justement et on est toujours l’autre de quelqu’un mais la vieille je n’y suis pour rien.

Dr. Nut – Oui, j’ai entendu. Mais, juste pour m’aider à y voir clair, admettons qu’un motif impérieux vous conduise à la supprimer. Comment auriez-vous fait ?

L’architecte (qui se détend) – Quelle drôle de question : vous me demandez, si c’était moi l’assassin, comment aurais-je procédé ?

Dr. Nut (souriant) – Tout à fait.

L’architecte (qui a du mal à cacher sa satisfaction) – La question est intrigante. Voyons. (Il réfléchit longuement). L’escalier, je pense que je l’aurais poussée dans l’escalier et fait croire à un accident. Elle était vieille et une chute dans l’escalier, c’est plausible.

Dr. Nut (pensif) – Non, ce n’est pas comme ça que ça s’est passé. Si le meurtrier voulait que l’on croit à un accident, nous aurions retrouvé son corps et quelqu’un aurait appelé la police ou le SAMU. En l’occurrence, la comtesse semble s’être volatilisée. Vous qui connaissez bien l’immeuble puisque vous y avez habité des années, si vous deviez avoir à faire disparaître son corps, qu’auriez-vous fait ?

L’architecte (qui semble se prendre au jeu, réfléchit longuement) – Je vois. Hum…, drôle de jeu inspecteur. Voyons, je ne sais pas si cela peut vous être utile mais je crois, c’est l’architecte méticuleux qui parle, que j’aurais profité de travaux de voirie ou de fondations quelque part pour enfouir le corps.

Dr. Nut – Comment ça ?

L’architecte – Pour un architecte, il n’est pas difficile de repérer ou de connaître en avance des travaux de voirie et d’en estimer à peu près la durée. Si je me souviens bien, la Comtesse était plutôt vieille, petite et menue, donc aisée à transporter. Il suffit ensuite de la planquer, recouverte de sable, au fond d’une tranchée dont on devine qu’elle sera très bientôt comblée de terre, tassée puis nappée de l’asphalte de la rue ou du trottoir. D’ici que vos plus fins limiers la retrouvent… Ce serait pas mal comme idée je pense. Cela vous aide-t-il en quoi que ce soit inspecteur ? Qu’en dites-vous ?

Dr. Nut – Enterrée dans une tranchée, c’est aussi comme ça qu’a fini… (il ouvre son dossier dont il extrait une photo)… Marie-France, Marie-France Panoyaux, ou plutôt c’est dans la pile d’un pont que vous l’avez enfouie, elle. Vous la reconnaissez ?

L’architecte – Evidemment, c’est la meilleure copine de Madeleine, mon ex. (Il s’aperçoit qu’il prend plaisir à propos de Madeleine de dire « mon ex », c’est comme si elle lui appartenait encore un peu en quelque sorte). Marie-France avait une sorte de boulot à l’agence dont je n’ai jamais bien compris l’intérêt mais bon, Madeleine et elle étaient inséparables.

Dr. Nut – Vous saviez qu’elles avaient une liaison ?

L’architecte (sincèrement surpris) – Ha non, je ne le savais pas. Bah ça alors, je comprends mieux maintenant.

Dr. Nut – Vous êtes jaloux ?

L’architecte – Non, je ne crois pas. Il me semblait qu’elles s’étaient fâchées.

Dr. Nut – Elles ne sont pas près de se réconcilier puisque son corps repose sous plusieurs tonnes de béton.

L’architecte (énervé) – Et comment saurais-je que Marie-France est, comme vous dites, enfouie dans la pile d’un pont. Quelle pile ? Quel Pont ?*

Dr. Nut (qui se plonge dans son dossier) – Un pont à Saint-Nazaire livré en… 2019 par l‘agence Dupont & Dubois. Vous y faisiez alors de nombreux allers-retours.

L’architecte (toujours énervé, son cou commence à lui faire mal) – Evidemment, je suis architecte. Et puis je veillais sur ce projet comme le lait sur le feu. C’était notre premier ouvrage d’art, un projet important pour l’agence, et j’en étais très fier, je caressais même l’espoir de pouvoir en construire d’autres, alors évidemment que je faisais souvent la route. Un pont est toujours un ouvrage spécial, quelle que soit l’agence, pas seulement pour Dupont & Dubois. C’est peut-être pour ça qu’il est question d’« ouvrage d’art », un ouvrage technique réalisé par un homme ou une femme de l’art, dont nombreux d’ailleurs se veulent artistes. Un pont, c’est le passage d’un monde à l’autre. Je connais des ponts où l’on ne parle pas la même langue d’un côté à l’autre, il y a des ponts qui unissent, des ponts qui divisent. Alors oui je me souviens de ce projet et pour le coup, il fait partie de ceux avec lesquels je crâne un peu. Il a fallu le défendre ce projet mais une fois que la confiance a été établie entre le maître d’ouvrage, les ingénieurs, les entreprises et l’agence, nous avons vraiment bien travaillé ensemble. Encore maintenant, à propos d’allers-retours, puisque j’ai un projet en Bretagne, je fais parfois le détour pour aller voir comment le pont se maintient dans le temps. Un beau projet, vraiment.

Dr. Nut – Vous savez ce qui lui est arrivé, à Marie-France ?

L’architecte (son cou le gêne et l’irrite) – Comment le saurais-je ? Je suis divorcé depuis plusieurs années maintenant, ses histoires avec Madeleine ne me concernent pas, ou plus, et, pour tout vous dire, je n’ai jamais eu d’atomes crochus avec elle.

Dr. Nut – Au point de la couler dans la pile d’un pont à Saint-Nazaire ?

L’architecte (qui regarde l’inspecteur avec un air ahuri) – …

Dr. Nut (qui s’apprête à mentir. « Au moins, comme ça l’architecte n’est pas le seul à mentir », se dit-il.) – On l’a retrouvée au fond d’une pile de votre pont à Saint-Nazaire. Comme vous venez de me l’expliquer, vous connaissiez tous les détails de ce chantier, le phasage, le calendrier, etc.

L’architecte – Evidemment. Et vous me dites que…

Dr. Nut – Oui, coulée dans la pile du pont. Il fallait sacrément bien connaître les lieux et les calendriers et disposer de toutes les autorisations nécessaires pour déposer un corps bientôt recouvert par des tonnes de béton. Qui d’autre qu’un architecte peut imaginer une chose pareille ? Et quel autre architecte que vous pour le mettre en œuvre ?

L’architecte (qui se détend enfin quand il réalise que Dr. Nut ne lui a pas montré la photo du corps de Marie-France extrait du béton comme une momie d’un sarcophage, mais une ancienne photo. « Il n’a pas de preuves de ce qu’il avance », se dit-il) – Mais enfin, comment savez-vous que Marie-France, paix à son âme si vous me dites qu’il lui est arrivé malheur, est au fond de la pile ?

Dr. Nut (qui ne répond pas) – Avec votre connaissance parfaite du chantier, c’était l’endroit idéal pour se débarrasser d’un corps encombrant, là encore parce que, en tant qu’architecte méticuleux, vous saviez exactement où, quand et à quelle heure le béton allait être versé dans la pile.

L’architecte – Ce que vous dites est insensé enfin. Et comment m’y serais-je pris ? Vous avez déjà vu le coffrage de la pile d’un pont ? Vous imaginez la hauteur… Je l’aurai transbahutée en hélicoptère et personne n’y aurait rien vu ? Et comment je la transporte sur un chantier de plusieurs dizaines de personnes qui toutes me connaissent ?

Dr. Nut (impassible)– Et vous en avez fait d’autres des ouvrages d’art ?

L’architecte – Non hélas, il y a eu le divorce et l’opportunité ne s’est pas présentée depuis que j’ai ma nouvelle agence. Mais je n’y comprends rien. Ce matin, vous m’accusez de trucider des blondes et vous passez l’après-midi et la soirée à me parler d’une vieille peau aujourd’hui sans doute à l’aise en enfer et de Marie-France, une brune avec laquelle je n’ai jamais eu d’interaction. Faudrait savoir, je suis supposé tuer des blondes ou des brunes ?

Vroom Vroom Vroom

Dr. Nut (qui ne donne aucun signe d’avoir senti vibrer son téléphone) – Je n’en sais rien. Merci de vos suggestions, je vais certainement y réfléchir mais il est tard. Un fonctionnaire va vous raccompagner en cellule. Il va falloir lui donner vos lacets et votre ceinture. Il vous les rendra dès demain matin.

L’architecte – Je n’ai pas de lacet…

Dr. Nut (qui soupire) – Oui, bon, tentez de dormir cette nuit, nous avons une grosse journée demain et elle commence de bonne heure.

Psychanalyse de l'archi Affabulation

23h39 : Derrière le miroir

Dr. Nut rejoint le chef et Ethel. Tous deux ont l’air fatigués mais il les sent excités, lui-même tente de garder son sang-froid. « Je ne sais pas comment on va la retrouver mais on sait désormais comment a disparu le corps de la Comtesse, à moins que ce ne soit qu’affabulation pour nous mener sur de fausses pistes », dit Nut avec un sourire triste.

« Certes l’affabulation a pour fonction de se rendre important aux yeux des autres en racontant quelque chose d’intéressant », indique Ethel. « Il a peut-être raconté tout ça pour vous faire plaisir, pour se valoriser à vos yeux. C’est aussi un moyen de patienter. Je ne suis pas sûre mais je crois cependant déceler une certaine tension quand il ment, c’est infime certes et je n’ai aucune certitude mais là, en déroulant son scénario pour la comtesse, il était détendu comme quand il dit la vérité, et il avait l’air, pour le coup, je crois, de se sentir vraiment valorisé avec son histoire par rapport à vous Inspecteur. C’est pourquoi il vous a défié à propos de Marie-France. Et puis l’affabulation permet d’apaiser les frustrations. D’ailleurs, les architectes n’hésitent jamais à affabuler quand il s’agit de remporter un concours ».

« C’est mon impression également », dit Dr. Nut. « Je ne crois pas que ces deux meurtres aient été vraiment prémédités. Je ne sais pas ce que la Comtesse lui a fait ou lui a dit mais elle est tombée sur le mauvais client. Pour Marie-France, l’avait-elle déjoué et a-t-il dû s’en débarrasser très vite ? ».

« Ce que je pense exactement, proche de Madeleine, elle devait sentir des choses », dit le chef. « En tout état de cause, la Comtesse peut encore attendre 24h avant que j’envoie les gars à une chasse au dahu. C’est la ville de Paris qui va être contente quand on va lui demander de rouvrir ses voies… Après tout ce temps, on ne peut même pas compter sur les chiens. Tout ça pour retrouver une momie peut-être. Il est malin votre Dubois, son info, c’est une aiguille dans une botte de foin mais bon, ça attendra 24h », dit-il.

« En revanche, pour Marie-France, on ne peut pas démolir un pont à Saint-Nazaire », poursuit le chef à l’adresse d’Ethel. Il sait que Dr. Nut a tenté tout ce que la technologie permettait pour prouver la présence du corps de Marie-France dans la pile du pont, noyée dans des tonnes de béton*. En vain. « On a fait le tour avec Nut. Les caméras d’autoroute, les hôtels, les cartes de crédit, on place Dubois partout et nulle part. Nous n’avons rien et il n’est pas tombé dans le piège ». Il hausse les épaules. « Ethel, un fonctionnaire va vous montrer votre chambre, c’est une cellule mais aménagée pour nos invités de marque. Internet passe mal. Réveil à 6h », dit-il.

« Nut, on fait le point ce matin à 5h dans mon bureau. Bon travail, je croise les doigts pour la suite ».

« Bien chef », répond Dr. Nut alors qu’il suit du regard la thérapeute qui s’éloigne, le corps las, sa sacoche à l’épaule et ses chaussures à talon à la main.

(A suivre…)

Dr. Nut (d’après les notes d’Ethel Hazel)

*Lire l’épisode En vitesse à 30 km/h dans Paris, l’architecte est en retard

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Par Christophe Leray Rubrique(s) : Psychanalyse de l'Architecte - Saison 5

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